La frégate norvégienne HNoMS Helge Ingstad a reçu l’ordre de regagner le port chypriote d’où elle avait appareillé, a déclaré un responsable norvégien des relations publiques, Lars Hovtun.
L’autre navire, un bâtiment danois, a lui aussi été rappelé.
Le porte-parole n’a pas donné de date pour un prochain départ des navires vers la Syrie.
« Nous sommes toujours en état d’alerte renforcée pour partir vers la Syrie », a-t-il déclaré. « Nous ne savons toujours pas quand exactement les ordres arriveront ».
L’ONU et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), chargées de l’opération de destruction de l’arsenal chimique du pouvoir syrien, ont annoncé samedi que la date butoir du 31 décembre fixée pour l’évacuation de Syrie des agents chimiques les plus dangereux serait probablement dépassée.
« Les préparations se poursuivent pour le transport de la plupart des matériaux chimiques dangereux de la République arabe de Syrie en vue de leur destruction à l’extérieur (du territoire). Toutefois, le transport des agents les plus dangereux avant le 31 décembre est peu probable », ont déclaré l’ONU et l’OIAC dans un communiqué conjoint publié à New York.
Outre les problèmes de sécurité dus au conflit en cours en Syrie, des problèmes logistiques et le mauvais temps ont retardé le transport des agents chimiques vers le port syrien de Lattaquié, ont indiqué les deux organisations.
L’ONU et l’OIAC encadrent l’opération, mais la responsabilité du transport des agents chimiques vers Lattaquié revient aux autorités syriennes.
Le plan de destruction de l’arsenal chimique syrien résulte d’un accord russo-américain qui a permis d’éviter des frappes militaires américaines en Syrie, après une attaque chimique mortelle survenue en août près de Damas et que Washington attribue au pouvoir du président Bachar al-Assad.
Damas, soutenu par la Russie, rejette toute responsabilité dans cette attaque et en accuse la rébellion armée.
Le plan russo-américain approuvé par l’ONU prévoit que la totalité de l’arsenal chimique syrien aura été détruite au 30 juin 2014.
La destruction des agents chimiques les plus dangereux sera réalisée dans les eaux internationales sur un navire spécialisé de la Marine américaine, le MV Cape Ray.
Deux cargos, escortés par les navires militaires norvégien et danois, doivent charger les agents chimiques au port de Lattaquié. Ils les transporteront ensuite vers un port italien, où ils seront embarqués sur le bâtiment américain.
Les cargos retourneront alors à Lattaquié pour charger les derniers agents chimiques, moins dangereux, qui doivent être détruits par des sociétés.
C’est « la responsabilité du régime d’Assad de transporter les produits chimiques vers le port en toute sécurité et de faciliter leur enlèvement », a souligné lundi Marie Harf, une porte-parole du département d’Etat américain.
« Nous nous attendons à ce qu’il respecte cette obligation », a-t-elle dit.
Mais la porte-parole a reconnu qu’il s’agissait d' »un processus compliqué ». « Tant que nous voyons qu’il y a du progrès, c’est le plus important », a-t-elle déclaré.
Mme Harf a souligné l’importance des résultats obtenus dans ce dossier depuis que l’accord a été conclu en septembre, dont « la mise hors service fonctionnelle de la totalité des équipements syriens de production, de mélange et de remplissage » des armes chimiques.
« Ce qui signifie que (les forces syriennes) ne peuvent pas prendre les produits chimiques dont elles disposent et les militariser », a précisé la porte-parole du département d’Etat.