Cette annonce intervient à l’heure où l’épidémie de Covid-19 a lourdement freiné l’économie chinoise ainsi que les recettes fiscales. Mais aussi au moment où des différends de souveraineté subsistent entre Pékin et ses voisins indien, japonais, et certains riverains en mer de Chine méridionale.
Ce taux de croissance du budget militaire, moins élevé qu’en 2019 (il était de +7,5%), a été publié dans un rapport diffusé à l’ouverture de la session annuelle du Parlement.
La Chine prévoit de dépenser 1.268 milliards de yuans (178 milliards de dollars, 163 milliards d’euros) pour sa défense cette année — soit trois à quatre fois moins que Washington.
Mais à quoi servira cet argent?
Pékin insiste régulièrement sur le besoin d’améliorer les conditions de vie et les soldes des militaires, de renforcer les formations (qui demandent davantage de munitions et de carburant) et d’avoir des équipements plus performants (à l’image des armées occidentales).
L’armée chinoise a notamment réceptionné fin 2019 un deuxième porte-avions (le premier de conception 100% chinoise) et a présenté en octobre un nouveau missile balistique intercontinental (multi-têtes nucléaires et capable en théorie d’atteindre tout point des Etats-Unis).
La Chine conçoit également une nouvelle génération de navires destroyers et de missiles pour renforcer sa force de dissuasion face à ses voisins asiatiques et à l’US Navy, qui rivalise avec Pékin en mer de Chine méridionale.
Hormis une base militaire à Djibouti et sa participation aux forces de maintien de la paix de l’ONU, l’Armée populaire de libération (APL) est cependant très peu présente à l’étranger, contrairement à son homologue américaine.
De fait, les dépenses militaires chinoises restent loin derrière celle des Etats-Unis.
Ces dernières étaient en 2019 les premières mondiales (732 milliards de dollars), devant la Chine (261), l’Inde (71), la Russie (65), l’Arabie saoudite (62), la France (50), l’Allemagne (49), le Royaume-Uni (49) et le Japon (48), selon les données complètes les plus récentes de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).