Le chlordécone a été utilisé aux Antilles de 1972 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. Il a été interdit en France en 1990, mais utilisé jusqu’en 1993 par dérogation aux Antilles. Il est depuis toujours présent dans les sols et peut se retrouver notamment dans certaines denrées d’origine végétale ou animale ainsi que dans certains captages d’eau.
Les eurodéputés Éric Andrieu (PS) et Louis-Joseph Mascour (PS) s’étonnent, dans leur courrier, que pour les denrées végétales, la teneur maximale autorisée par l’Europe (limites maximales de résidus, LMR) soit de 0,01 mg/kg (seuil le plus strict possible) pour certains produits et de 0,02 pour d’autres. Pour les produits d’origine animale, les seuils sont fixés entre 0,1 mg et 0,2 mg/kg, mais à 0,02 mg pour les produits dérivés (lait, miel, etc.)
De plus, « le règlement européen actuel ne fixe aucune LMR pour les poissons, produits à base de poisson, crustacés, mollusques et autres produits de la pêche en mer ou en eau douce, ceci est très surprenant étant donné que l’on retrouve de hautes concentrations de résidus de chlordécone dans ces aliments lorsqu’ils proviennent de zones contaminées. », ajoutent-ils.
Or « l’UE importe des produits où le chlordécone a été utilisé, notamment en provenance des Antilles, du Cameroun, de la Côte d’ivoire et d’Amérique du sud. La réintroduction sur le marché européen de ces produits représente donc un danger pour la santé des consommateurs européens. Il est urgent d’agir et de modifier la législation actuelle », affirment-ils.
Ils souhaitent que la Commission modifie le règlement « afin que les LMR de chlordécone soient fixées à 0,01 pour tous les produits animaux et végétaux ».