Le rachat de ces bateaux qui s’amarrent au pied de la tour CMA CGM à Marseille marquerait un retour de l’armateur dans le transport maritime de passagers, depuis la cession du croisiériste de luxe Ponant en 2015.
La Méridionale et ses quatre navires assurent notamment les liaisons entre Marseille et les ports corses, avec des passagers et du fret. Elle a obtenu fin 2022 avec Corsica Linea le renouvellement de sa délégation de service public sur ces liaisons, jusqu’en 2029.
La compagnie aux bateaux bleus et blancs, fondée en 1931, assure aussi six traversées hebdomadaires vers le Maroc.
« La finalisation de cette opération est conditionnée à la signature des accords de transfert des titres, après information et consultation des instances représentatives du personnel, et autorisations des différentes autorités de la concurrence », indique CMA CGM dans un communiqué.
La compagnie La Méridionale, qui emploie environ 600 personnes dont 490 navigants, est en déficit d’environ 86 millions d’euros. Le projet d’acquisition « permettra (…) le redressement de la Compagnie et la préservation de l’emploi des navigants français », a fait valoir CMA CGM, ainsi que « d’investir dans la flotte de navires et dans la transition énergétique de la compagnie ».
La nouvelle a été globalement bien accueillie par les syndicats. « Ce qui nous rassure, c’est le fait que ce soit un réel armateur et non un fonds d’investissement qui veuille racheter la Méridionale, sans parler de la bonne santé financière de la CMA CGM », a indiqué à l’AFP Marc-Aurèle Orsoni, délégué du syndicat majoritaire STC (Syndicat des travailleurs corses).
« C’est rassurant quand on lit leur communiqué. Le fait qu’ils disent vouloir développer les emplois de marins français à la Méridionale et développer la compagnie ne peut être que rassurant », a-t-il ajouté, tout en disant rester vigilant.
« La CMA CGM n’a pas la réputation d’avoir des marins français sous les mêmes conditions que ceux à la Méridionale aujourd’hui », détaille-t-il, précisant que le propriétaire actuel, le transporteur Stef, n’avait « pas répondu favorablement » à leurs demandes d’engagements sur le volet social.
« Je ne vois pas ce qui pourrait nous arriver de mieux que ce soit un armateur comme la CMA CGM qui veuille nous racheter », ajoute de son côté le délégué syndical CGT Richard Kopp.
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