Premier éclaircissement: notre compagnon préféré ne descend pas des chats sauvages européens (le Felis silvestris silvestris, pour les experts) mais de régions plus lointaines: du Proche-Orient.
« Tous les chats domestiques sont les descendants d’une race sauvage du Proche-Orient, appelé Felis silvestris lybica », explique à l’AFP Eva-Maria Geigl, chercheuse CNRS à l’Institut Jacques Monod à Paris, coauteur de l’étude publiée lundi dans Nature Ecology & Evolution.
Pour trouver cet ancêtre commun à tous les minous d’appartement, une équipe internationale de chercheurs a engagé une vaste étude génétique de plus de 230 spécimens anciens. Des chats venant d’un peu partout et ayant vécu sur une période allant de -10.000 ans à la première moitié du XXe siècle.
Selon les chercheurs, le rapprochement entre le chat sauvage et l’homme s’est opéré à la naissance de l’agriculture, il y a 10.000 ans, quand les chasseurs-cueilleurs ont commencé à vivre dans des habitations sédentaires.
Les félins se sont rapprochés des villages naissants pour y déguster les rongeurs, eux-mêmes attirés par les stocks de céréales cultivées par l’homme.
L’homme, trop heureux de se débarrasser de ces nuisibles (synonyme de perte de récolte et de maladie) n’y a rien trouvé à redire. La relation homme/chat était née.
Selon les chercheurs, ces chats ont ensuite conquis le monde en deux grandes vagues distinctes.
« Tout d’abord, nous avons observé que le chat du Proche-Orient a commencé à se propager lorsque les premiers agriculteurs ont commencé à migrer vers l’Europe » vers 4.400 avant J.-C., explique la chercheuse.
Puis, au 5e siècle avant J.-C., les Égyptiens se prennent de passion pour les félins, immortalisés dans les statues, les peintures et même momifiées. Une passion qui gagne petit à petit la Rome et la Grèce antiques, créant une nouvelle vague migratoire.
« On sait par exemple que les navires de guerre romains embarquaient des chats afin de lutter contre les rongeurs qui détruisaient leurs réserves et leurs équipements », expliquent les chercheurs dans un article publié par le CNRS.
Mais il reste tout de même difficile à définir quand le chat est passé d’un statut d’animal « apprécié » à animal domestique.