Ils ont bénéficié d’une procédure dite de « pattegiamento » qui permet un accord à l’amiable sur la sanction en échange d’une reconnaissance au moins partielle de culpabilité.
Le commandant de bord Francesco Schettino, dont le procès s’est ouvert mercredi, s’est vu refuser jusqu’ici ce traitement, le parquet ayant émis un avis défavorable. Mais ses avocats l’ont réclamé pour lui à nouveau.
Ces cinq personnes condamnées, dont les avocats avaient formalisé les requêtes de négociation de leurs peines en mai lors d’une audience préliminaire, étaient pour quatre d’entre elles sur le bateau au moment du drame, la cinquième étant le directeur de l’unité de crise de Costa Crociere, Roberto Ferrarini.
C’est lui qui s’est vu infliger la peine la plus sévère –deux ans et dix mois de prison–.
Le responsable de l’hôtellerie de bord Manrico Giampedroni a reçu deux ans et six mois de prison. L’officier de bord Ciro Ambrosio a été condamné à un an et onze mois. Le timonier indonésien Jacob Rusli Bin a écopé d’un an et huit mois. Un autre officier de bord, Mme Silvia Coronica, a été condamnée à un an et six mois, la peine la plus faible.
Le parquet avait émis un avis favorable au « pattegiamento » pour ces cinq co-accusés de Francesco Schettino, mais pas pour M. Schettino lui-même.
Tous ont été reconnus par le tribunal coupables d’homicides pluriels par imprudence et aussi d’avoir occasionné des blessures par imprudence.
Ciro Ambrosio, Silvia Coronica et Rusli Bin ont été en outre reconnus coupables d’avoir occasionné un naufrage par imprudence.
Ciro Ambrosio a vu sa peine allégée en raison de l’aide qu’il a fournie aux passagers quand ils quittaient le navire.
Le naufrage du paquebot de croisière avait fait 32 morts à proximité de la petite île du Giglio en Toscane.
Les avocats de M. Schettino avaient jugé que « deux poids deux mesures » étaient appliqués par la justice, entre, d’un côté, Francesco Schettino, et de l’autre, cinq autres personnes qui avaient aussi eu des responsabilités dans la catastrophe.
La perspective de ces peines négociées avait provoqué par avance la colère des parties civiles, qui veulent rendre justice à leurs disparus.
Dans la nuit du 13 janvier 2012, le paquebot de luxe de 114.500 tonnes avait heurté un écueil près de la côte et s’était échoué sur des rochers, avec à son bord 4.229 personnes, dont 3.200 touristes.
Trente-deux personnes avaient succombé, dont deux n’ont jamais été retrouvées.
Parmi les 250 parties civiles au procès Schettino figurent Costa Crociere (groupe Carnival), propriétaire du navire, l’État italien ainsi que l’île du Giglio, où l’énorme épave gît encore près du port, couchée sur le flanc.