« Ces mesures de rétorsion, nous sommes prêts à les utiliser », a-t-elle déclaré lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, faisant allusion à des répercussions éventuelles sur le « transport d’électricité par câble sous-marin » qui alimente l’île depuis la France.
« Je regrette si on devait en arriver » là mais « on y sera s’il faut le faire », a ajouté la ministre.
Elle s’est dite « révoltée, c’est le mot » en découvrant, au soir du 30 avril, que de nouvelles conditions d’accès avaient été décidées « unilatéralement » côté britannique.
Selon son ministère, le Royaume-Uni a publié vendredi une liste de 41 navires français autorisés à pêcher dans les eaux de Jersey. Mais cette liste s’accompagne de nouvelles exigences « qui n’ont pas été concertées, discutées ni notifiées avant » dans le cadre de l’accord de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
« C’est tout à fait inadmissible », a insisté la ministre.
« Si on l’accepte à Jersey, c’est dangereux pour l’ensemble de nos accès » aux poissonneuses eaux britanniques, a-t-elle souligné.
Le député de la Manche Bertrand Sorre qui l’interrogeait a cité l’exemple d’un pêcheur de Granville, habitué à pêcher coquilles Saint-Jacques et bulots « en moyenne 40 jours par an » dans les eaux de Jersey.
Il a découvert qu’il pourrait désormais s’y rendre « seulement onze jours » en 2021 « et uniquement pour la coquille, disparu le bulot! » a-t-il rapporté.
Parmi les pêcheurs, « la colère gronde et l’envie d’en découdre est palpable », a mis en garde l’élu local.