M. Harris, qui commande les forces américaines dans la zone Asie-Pacifique, a vu d’un bon oeil les récents efforts de Pékin pour tenter de faire baisser les tensions et a noté qu’une solution non militaire restait privilégiée.
« Pour affronter l’impétueux régime nord-coréen il est capital que nous soyons guidés par une forte détermination, tant en privé qu’en public, tant diplomatiquement que militairement », a dit M. Harris.
« Toutes les options sont sur la table. Nous voulons ramener Kim Jong-Un à la raison, pas le mettre à genoux », a-t-il poursuivi.
Pendant ce temps, les 100 sénateurs américains se sont rendus à la Maison Blanche pour être briefés sur la situation. Il est rare que la résidence exécutive abrite de telles réunions.
Le briefing a été conduit par le chef du Pentagone, Jim Mattis, le secrétaire d’Etat Rex Tillerson, le directeur du renseignement américain Dan Coats, et par le général Joe Dunford, le plus haut gradé américain.
« Cela montre le sérieux de la situation », a commenté le sénateur républicain Lindsey Graham. « Nous nous rendons dans la demeure du commandant en chef, cela montre au Congrès que l’affaire est grave ».
Plus tôt dans la journée, l’amiral Harris avait annoncé que le bouclier antimissiles américain, dont l’installation a commencé en Corée du Sud, serait opérationnel dans les « prochains jours ».
Il a également précisé que l’armée américaine envisageait d’installer de nouveaux missiles d’interception à Hawaï, qui pourrait être l’un des premiers territoires américains à portée des missiles nord-coréens.
Et par ailleurs, M. Harris, qui était en charge de « l’armada » envoyée par Donald Trump vers la péninsule coréenne, comme mesure dissuasive face à la Corée du Nord, a déclaré assumer l’entière responsabilité pour la « confusion » qui a vu le porte-avions et ses navires de guerre naviguer dans la direction opposée.
Le 8 avril, Washington avait ordonné au porte-avions Carl Vinson et à sa flotte de « naviguer vers le nord » depuis les eaux de Singapour vers la péninsule coréenne, sur fond de tensions avec la Corée du Nord et la possibilité d’un nouvel essai nucléaire de Pyongyang.
Mais « l’armada très puissante » bruyamment vantée par le président Trump est alors partie dans l’autre sens, faisant route vers l’Australie, au sud-est de Singapour, pour mener des exercices avec la marine australienne.
« Cette confusion est de ma faute et j’en prendrai la responsabilité », a déclaré devant une commission parlementaire à Washington l’amiral Harris. « J’ai échoué à communiquer de manière adéquate avec la presse et les médias. Toute la faute est pour moi ».
Le porte-avions et son escorte ont fini par prendre la direction de la péninsule coréenne et se trouvent encore en route, selon l’amiral Harris. Mais ce fiasco a ruiné l’impression de puissance et de détermination que le président américain voulait projeter en annonçant ce déploiement.
Le journal du parti au pouvoir en Corée du Nord a appelé lundi le déploiement du Carl Vinson un « chantage militaire affiché ».