Entre 2011 et 2016, la société DGS Marine, qui a depuis cessé ses activités, a vendu des contrats d’assurance à de nombreux bateaux nord-coréens rendant possible leur navigation internationale, a affirmé le journal Information, citant des copies de ces contrats.
« D’après nos informations, le nombre de certificats pourrait aller jusqu’à 100, ce qui représente à peu près l’entière flotte commerciale de la Corée du Nord », a déclaré à l’AFP l’un des auteurs de l’enquête, Lasse Skou Andersen.
Fondée par le Britannique David Skinner, DGS Marine, qui n’avait aucune autorisation pour délivrer des assurances, a déposé le bilan peu après la mort de ce dernier en août 2016.
Pour Hugh Griffiths, ancien expert onusien, l’assureur a eu un rôle « clé » dans le contournement des sanctions internationales par la Corée du Nord en permettant le transport de marchandises sanctionnées.
« Les devises étrangères générées par leurs exportations de charbon, de fer et de pétrole sont utilisées pour financer leurs programmes nucléaires et de missiles », a-t-il expliqué à Information.
Le nom de l’entreprise apparaissait comme assureur de deux bateaux nord-coréens dans un rapport d’un comité d’experts du Conseil de sécurité de l’Onu en 2017, ce qui a mis les journalistes d’Information sur la piste.
Selon leurs travaux qui ont duré plus de cinq ans, ils ont identifié au moins 29 certificats d’assurance délivrés par DGS Marine à des bateaux nord-coréens, en violation des sanctions internationales.
« Ces documents ont ouvert l’accès des bateaux aux ports étrangers, leur permettant d’opérer », souligne M. Skou Andersen.
En 2012, le journal anglais Telegraph avait déjà révélé que David Skinner assurait des tankers iraniens transportant des cargaisons de pétrôle syrien.
« La Corée du Nord n’était pas son seul client. Tout semble montrer que son modèle économique était d’assurer des bateaux de pays sanctionnés », a affirmé M. Skou Andersen.