Selon le ministère des Affaires étrangères, qui raconte mardi leur périple, les 12 membres de la Société royale de protection des oiseaux (RSPB), des Britanniques et des étrangers, étaient arrivés fin février sur l’île de Gough, en plein milieu de l’Atlantique Sud. Leur mission était de sauver des oiseaux comme l’albatros de Tristan Da Cunha, dont les poussins sont dévorés par des souris géantes invasives. Ces redoutables rongeurs, introduits par mégarde par l’homme, font chaque année deux millions de victimes chez les oiseaux.
C’est un ennemi bien plus petit qui est venu compromettre leur projet: le coronavirus. L’Organisation mondiale de la santé qualifie le Covid-19 de « pandémie » le 11 mars. La RSPB n’a alors d’autre choix que de reporter le projet et rapatrier cette équipe du bout du monde, raconte la diplomatie britannique, appelée à la rescousse alors que les pays les plus proches de l’île fermaient leurs frontières.
C’est ainsi que l’Afrique du Sud, option la plus évidente, à près de 3.000 kilomètres de l’île, a dû être écartée.
Deuxième possibilité, les îles Malouines, mais avec au moins 20 jours de mer et des conditions météo qui s’annonçaient difficiles pour le bateau de l’équipe, cette possibilité a également été mise de côté.
Finalement, l’équipe a mis le cap vers l’île de l’Ascension, un voyage de 12 jours et 1.969 miles nautiques (plus de 3.600 km) sur une mer difficile.
« Regarder le bleu infini de l’océan autour de moi m’a fait réaliser la grandeur du monde, contrastant avec la facilité du voyage en avion et la propagation rapide du Covid-19 qui rend le monde si petit », a déclaré Kate Lawrence, membre de l’expédition qui habite en Nouvelle-Zélande.
Une fois sur l’île de 800 habitants, les Britanniques de l’équipe ont été rapatriés par avion militaire quelques jours plus tard jusqu’au Royaume-Uni. Les Sud-Africains qui faisaient partie du projet ont regagné leur pays.
La Société royale de protection des oiseaux espère quant à elle pouvoir retourner sur l’île de Gough en 2021, si les conditions et les fonds nécessaires le permettent, a ajouté le ministère des Affaires étrangères.