Ces « deux zones de mouillage » à l’ancre, prévues dans ces deux golfes voisins par le projet d’arrêté de la préfecture maritime réglementant le mouillage sur la côte ouest de la Corse, « ont été retirées, conformément aux échanges qui ont eu lieu avec les acteurs qui ont participé à la concertation », a indiqué le préfet maritime Gilles Boidevezi lors d’une conférence de presse à Bonifacio.
L’arrêté vise à protéger les herbiers de posidonie, forêts sous-marines qui servent de nurserie aux poissons, protègent de l’érosion côtière et sont de puissants puits de carbone.
La création éventuelle de ces zones de mouillage avait créé la controverse, autour notamment du restaurant « La Table de la Plage », partie d’un luxueux complexe hôtelier, le domaine de Murtoli, fréquenté par des célébrités et personnalités politiques.
Paul Canarelli, propriétaire du domaine de Murtoli, a été mis en examen début avril pour fraudes à l’urbanisme et escroquerie, accusations qu’il rejette en bloc. Il avait assuré être « explicitement opposé » à ces zones de mouillage.
« Avec ce projet d’amarrage, l’Etat donne un avantage objectif à un restaurant illégal », avait de son côté déclaré en avril à l’AFP une porte-parole de U Levante, une des associations de défense de l’environnement les plus actives de l’île, qui contestait ces aménagements.
Par ailleurs, le préfet maritime a également annoncé qu’il n’y aurait « que deux coffres (d’amarrage pour grands yachts) sur les quatre prévus initialement qui vont être installés » à Ajaccio, les deux « initialement envisagés devant la plage » de St François étant supprimés. Ce projet avait également suscité la colère d’U Levante.
Deux coffres d’amarrage seront néanmoins installés devant la citadelle d’Ajaccio et devant le Lazaret, à l’entrée de la ville, a précisé Riyad Djaffar, directeur de la mer et du littoral de Corse (DMLC).
Contacté par l’AFP, une porte-parole de U Levante s’est félicitée de ces décisions: « bravo, il faut savoir revenir en arrière quand on a tort ». Elle a néanmoins précisé que les deux coffres retenus pour Ajaccio font l’objet de recours devant le tribunal administratif, par une autre association et une copropriété.