« Moi je suis prêt à faire ce pari historique d’une nouvelle donne économique et fiscale pour la Corse », a affirmé mardi à Ajaccio M. Le Maire lors d’une réunion publique avec les acteurs économiques et en présence des élus nationalistes.
Tout en taclant le président indépendantiste de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, qui a critiqué mardi « l’inutilité » de sa visite, il a assuré « tendre la main » aux élus nationalistes au pouvoir afin de créer « un nouvel élan économique » dans l’île.
Pendant cette réunion publique, une étude commandée par la Chambre de commerce et d’industrie de Corse et réalisée par le cabinet Goodwill-Management a évalué « entre 700 millions et 1,5 milliard d’euros » les surcoûts pour l’économie corse du fait de l’insularité.
Reconnaissant que l’insularité est « un obstacle », M. Le Maire a estimé néanmoins que l’économie corse se « porte mieux qu’on le dit mais pourrait se porter encore mieux ».
Le ministre s’est engagé dans un premier temps à « regarder à partir du mois de septembre un certains nombre de décisions concrètes, y compris des décisions fiscales ».
Il s’est dit « prêt à étudier » l’élévation de « 30% à 50% » du crédit d’impôt recherche pour « combler le retard pris par la Corse en matière d’innovation et de recherche ».
M. Le Maire compte également travailler sur des « réseaux de distribution plus larges avec des prix plus compétitifs » pour faire baisser le prix du carburant, qui est environ 20 centimes par litre plus cher que sur le continent.
Il a jugé que le dispositif fiscal dérogatoire sur le tabac, qui rend les cigarettes moins chères en moyenne de 25%, n’avait « pas de sens » avec la politique de santé du gouvernement, suggérant sa suppression. « La recherche plutôt que le tabac », a-t-il résumé. En Corse, le nombre de décès par cancer du poumon est d’ailleurs supérieur de 25,7% par rapport au continent, avance l’Agence régionale de santé.
Du côté du transport maritime, le ministre a salué mardi matin « le succès économique de Corsica Linea », qui se présente comme le premier employeur de marins français en Méditerranée, en fêtant l’entrée en flotte de leur septième navire. Il s’est engagé à étudier les moyens de « réduire les écarts concurrentiels entre les marins italiens et la marine française de façon à soutenir le pavillon national ».