« L’essentiel de la nappe a été récupéré mais on est incapable de dire combien il en reste et ce qui va arriver sur la côte », a indiqué à l’AFP la capitaine de frégate Christine Ribbe, porte-parole de la préfecture maritime de Méditerranée, basée à Toulon, évoquant « la présence de particules de plus en plus fines et de moins en moins repérables par avion ».
Depuis le repérage vendredi au large de la Corse de deux nappes d’hydrocarbures d’environ 35 km de long, vraisemblablement dues au dégazage d’un navire, d’importants moyens ont été déployés dans les airs, sur mer et à terre pour lutter contre la pollution.
« Ce (mardi) matin, les moyens se sont donnés rendez-vous à Porto-Vecchio pour se dispatcher entre le nord et le sud, la frange du littoral mais aussi le large même si hier (lundi), contrairement aux jours précédents, aucune pollution n’y a été détectée. Mais comme il y a des éléments lourds qui coulent puis remontent à la surface, on est obligé de vérifier tous les jours s’ils réapparaissent », a précisé la capitaine Ribbe.
« Ce qu’on peut voir aujourd’hui, c’est surtout des taches huileuses, des filaments et des micro-boulettes que l’on ramasse à l’épuisette. On fait un micro-travail sur des éléments très difficiles à récupérer mais si cette pollution arrive à terre, le travail sera encore plus compliqué », a-t-elle ajouté.
Certaines de ces traces d’hydrocarbure ont notamment été observées lundi soir sur une zone de 1 km de long et 100 m de large à l’entrée du golfe de la station balnéaire de Porto-Vecchio. Des arrêtés préventifs ont immédiatement été pris dont l’un interdisant la baignade à partir de ce mardi sur tout le territoire communal, a annoncé la mairie sur Facebook, précisant qu’une traînée de pollution de 200 m avait également été repérée plus au Sud, « entre Chiappa et Carataggio, à 100 m de la côte ».
La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a dénoncé mardi sur France Inter « la délinquance caractérisée » des « bandits environnementaux qui dégazent » en mer « pour éviter de le faire à quai et faire des économies ».
L’enquête pour les retrouver « avance bien et je pense qu’on va pouvoir les arraisonner assez vite. On sait où ils sont et on va pouvoir les contrôler » et « ils seront sévèrement punis » a-t-elle assuré, évoquant trois bateaux suspects en particulier.