Le texte, défendu par des entreprises de pêche industrielle, a été approuvé en deuxième lecture par 28 voix contre 18 sur les 57 membres de l’Assemblée législative. Les autres députés se sont abstenus ou étaient absents.
La loi ouvre la voie à la reprise de la pêche au chalut dans un pays qui s’enorgueillit de ses politiques pour le respect de l’environnement.
La Cour suprême de justice du Costa Rica avait suspendu en 2013 la délivrance de licences pour la pêche au chalut et avait soumis la reprise de cette pratique à des études détaillées sur ses conséquences.
La nouvelle loi donne instruction à l’Institut costaricien de la pêche, un organisme d’Etat, de mener à bien dans un délai d’un an une étude qui devra déterminer les modalités de l’utilisation du chalut pour pêcher les crevettes sans affecter la durabilité des ressources présentes dans l’océan.
« Un jour triste pour le pays », a déclaré sur Twitter la députée Paola Vega, du parti au pouvoir, l’une des adversaires les plus actives de la reprise de la pêche au chalut.
Cette méthode de pêche a été critiquée par des écologistes et des chercheurs de l’Ecole de biologie et du Centre de recherches scientifiques sur la mer (Cimar), deux institutions de l’Université du Costa Rica.
Les chercheurs ont souligné dans une étude que la pêche au chalut « n’est pas sélective », que les chaluts capturent donc des espèces dont la prise n’est pas autorisée et que cette pratique porte préjudice aux petits pêcheurs artisanaux.
La pêche au chalut cause la mort de requins, de tortues et d’autres espèces marines, indique l’étude.
Le député Melvin Nuñez, du parti d’opposition Restauration nationale, a défendu pour sa part la pêche au chalut en soulignant qu’elle génère au moins 3.000 emplois dans les zones côtières qui sont les plus pauvres du Costa Rica.