« Les bambous ont commencé à être assemblés à terre à partir de décembre et ils sont maintenant en train d’être positionnés au fond de l’eau. Normalement, ce sera fini début mars, sauf si on prend un nouveau coup de mer », a précisé Anne-Marie Mallavan, directrice des routes au département.
« C’est pour casser la houle, et que les vagues déferlent avant la côte », ajoute-t-elle.
Situé non loin de l’imposant complexe Marina Baie des Anges visible à plusieurs kilomètres à la ronde avec ses quatre immeubles pyramidaux en forme de voiles blanches, la plage choisie pour l’expérience a subi à cet endroit une érosion du trait de côte de 10 mètres en 10 ans.
« C’est l’un des endroits les plus érodés, et on coupe régulièrement la route » car elle est submergée par la mer ou menacée de l’être, poursuit Mme Mallavan.
L’expérimentation, dont le budget est de 500.000 euros environ, se prolongera jusqu’en 2021 dans le cadre d’une convention avec le CNRS et l’université de Nice Sophia Antipolis, et d’une seconde convention avec le Conservatoire scientifique des Iles de Lerins pour étudier les prairies d’algues et la faune.
Pour l’océanographe et sédimentologue Pierre Farnole, directeur général de la société Biobamb qui a breveté ce procédé de récif souple, son intérêt réside dans l’absence d’emprise au sol.
Les quatre rangées de bambous agencées sur trois hectares vont osciller avec la houle. Ils seront fixés sur le fond par un système de bouts et d’ancres: « L’emprise au sol est pratiquement nulle et l’intérêt du projet est là: on ne perturbe pas le déplacement des sédiments sur le fond mais on amortit les vagues », assure M. Farnole.
Invisible, car immergée à un mètre sous la surface de l’eau, la zone du récif sera balisée par des bouées pour la navigation.