Les deux chalutiers de 45 mètres ont été escortés jusqu’au port d’Abidjan, où des spécialistes des affaires maritimes et de la direction ivoirienne de la pêche font actuellement les constats d’usage, a indiqué à l’AFP le contre-amiral Konaté Djakaridja.
Les cinq marins à bord de chacun des bateaux n’ont « pas encore été placés aux arrêts » et « restent pour l’instant à bord de leurs navires », a déclaré le capitaine de corvette Vallès Dadié, qui a participé à l’arraisonnement.
Les deux chalutiers n’avaient pas la « licence » leur permettant d’être actifs en Côte d’Ivoire et pêchaient en outre dans des « eaux interdites », a commenté le contre-amiral Djakaridja.
« Nous avons vu d’après leurs cartes électroniques qu’ils étaient restés longtemps près des côtes, là où se reproduit le poisson », ce qui met en danger certaines espèces, a observé le capitaine de corvette Dadié.
Du poisson a été retrouvé en quantité dans leurs cales, a ajouté M. Dadié, sans donner davantage de précisions.
Deux autres bateaux de pêche artisanale, battant pavillon ivoirien, ont également été arraisonnés pour avoir pêché trop près du littoral, selon le contre-amiral Djakaridja.
Selon des ONG et des responsables du secteur, plusieurs espèces sont surexploitées et menacées d’extinction au large des côtes africaines, notamment à cause du pillage des eaux par des navires étrangers.
Le Sénégal avait laissé partir en janvier contre un million de dollars un bateau russe dont le spectaculaire arraisonnement pour pêche illégale avait provoqué un bras de fer de plusieurs semaines entre Dakar et Moscou.
Le marines nationales des pays du golfe de Guinée (Togo, Bénin, Ghana, Côte d’Ivoire, etc.), où les actes de piraterie sont fréquents, s’arment progressivement de bateaux plus puissants leur permettant de lutter contre ces attaques violentes et contre la pêche illégale.
L’un des patrouilleurs acquis en 2014 par l’armée ivoirienne a ainsi rendu possible l’arraisonnement du jour.
Faute d’un matériel adéquat, les militaires ivoiriens avaient dû laisser partir il y a quelques mois une flotte de chalutiers chinois pêchant illégalement dans leurs eaux sans pouvoir intervenir.