Présentant l’évaluation de Bruxelles sur l’état des stocks de poisson dans l’UE, en préalable à la fixation des quotas, la commissaire à la Pêche, la Grecque Maria Damanaki, a exprimé sa « vive inquiétude de voir la situation se détériorer à ce point en Méditerranée », qui est « largement surexploitée ».
Elle a appelé les Etats à se mobiliser dans un « combat de longue haleine » et à livrer « des efforts considérables » pour sauvegarder « pour les générations futures » les ressources halieutiques méditerranéennes.
La tâche s’annonce difficile, au vu des défaillances traditionnelles des Etats de la région à réguler les activités de pêche, alors que la plupart des poissons et crustacés se concentrent dans la bande cotière.
Au moins 96% des stocks de fond, notamment rougets, merlus, ou crevettes sur lesquelles les scientifiques disposent de données sont du coup surexploitées, tandis que la surpêche frappe plus de 70% des stocks pélagiques, comme ceux de sardines ou anchois, selon la Commission.
Seule consolation, la connaissance a progressé pour cette mer, avec désormais des données sur une centaine de stocks, contre moins de trente en 2007.
La mer Noire est l’autre zone à risque: toutes les espèces profondes et un tiers des poissons de surface y sont menacées de disparition.
La Commission s’est par contre prévalu d’avancées contre la surpêche en Atlantique du Nord-est, y compris les mers Baltique et du Nord, relevant qu’alors que 30 stocks sur 35 évalués y étaient surexploités en 2009, ils n’étaient plus que 19 sur 46 évalués en 2014.
Mais entre 2013 et 2014, alors même que l’UE adoptait une nouvelle politique commune de la pêche centrée sur la sauvegarde des poissons, la proportion des stocks surpêchés est passée de 39% à 41%, a pointé la Fondation de protection de l’environnement Pew.
« Les Etats membres sont en train d’essayer de détricoter » la nouvelle politique, et notamment l’une de ses mesures phares, l’interdiction des rejets en mer, qui doit commencer à entrer en vigueur en 2015, a mis en garde un de ses responsables, Stephan Beaucher, appelant l’exécutif bruxellois à ne pas baisser la garde.