Selon l’agence régionale de santé (ARS), des analyses ont fait état d’une non-conformité de la qualité de l’eau, jugée impropre à la consommation dans les communes de Petite-Terre et en périphérie de Mamoudzou, chef-lieu de l’archipel, en Grande-Terre.
Le département le plus pauvre de France est soumis à sa plus importante sécheresse depuis 1997, alors que son approvisionnement dépend largement des eaux pluviales.
Les déficits pluviométriques y sont aggravés par un manque d’infrastructures et d’investissements dans un territoire qui, sous pression de l’immigration clandestine venue notamment des Comores voisines, connaît une croissance démographique de 4% par an.
Pour y faire face, l’État a intensifié les coupures d’eau ces derniers mois. Depuis début septembre, la population mahoraise (310.000 habitants au 1er janvier 2023, selon l’Insee) est privée d’eau deux jours sur trois.
Jeudi, les autorités ont fermé les établissements scolaires où il n’était plus possible de fournir de l’eau potable aux élèves.
« Nous avons fermé les collèges et les lycées à la mi-journée », a précisé à l’AFP le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, qui a cité au moins cinq collèges et deux lycées concernés. Deux lycées ayant pu distribuer de l’eau sont restés ouverts.
« Cette alerte nous inquiète, c’est la deuxième sur le territoire. Nous avons mis en place un comité de suivi pour informer le personnel de la situation mais nous espérons un retour à la normale très rapidement », a poursuivi le recteur.
En Petite-Terre, l’école élémentaire Labattoir 3 a renvoyé les enfants à la maison en milieu de matinée, selon une déléguée des parents d’élèves.
« Désormais, on nous propose une continuité pédagogique de 7h00 à 9h30 seulement. Sauf que les parents travaillent », s’agace cette mère de famille, Laëtitia, qui n’a pas donné son nom.
Pour le rectorat, l’enjeu est désormais d’anticiper « les éventuelles inconformités de longue durée » de la qualité de l’eau.
« Nous allons nous équiper de matériel, venu de métropole, pour distribuer de l’eau potable aux élèves », assure le recteur, qui envisage également de mettre en place une alternance d’élèves pour désengorger les établissements, en sureffectif.