Au cours de cet échange téléphonique qui s’est tenu dans la matinée « à la demande » de Londres, M. Johnson « a exprimé son intention de rétablir une coopération entre la France et le Royaume-Uni, conforme à nos valeurs et à nos intérêts communs (climat, Indo-Pacifique, lutte contre le terrorisme etc.) », selon un bref communiqué de la présidence.
« Le président lui a répondu qu’il attendait ses propositions », poursuit-il.
Cet entretien s’est tenu deux jours après un échange entre Emmanuel Macron et Joe Biden qui a permis de réduire la tension entre Paris et Washington liée à l’annonce le 15 septembre d’un partenariat stratégique entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, qui s’est soldé par l’annulation d’un mégacontrat de sous-marins français à Canberra.
Emmanuel Macron a décidé que l’ambassadeur français aux Etats-Unis, Philippe Etienne, allait retourner à Washington la semaine prochaine, tandis qu’aucune décision n’a été encore annoncée sur le retour de l’ambassadeur français en Australie, lui aussi rappelé à Paris.
En revanche, le rappel de l’ambassadeur français à Londres avait été jugé inutile car, selon le chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian, « la Grande-Bretagne dans cette affaire, c’est quand même un peu la cinquième roue du carrosse ». « On connaît l’opportunisme permanent » des Britanniques, avait ajouté le monistre français le 19 septembre.
Signe de son mécontentement, Paris avait par ailleurs annulé une rencontre prévue cette semaine entre la ministre des Armées Florence Parly et son homologue britannique Ben Wallace.
Boris Johnson a appelé mercredi la France à se ressaisir en lui demandant, en franglais: « Donnez-moi un break » (« Give me a break », « laissez-moi souffler »).
Il a assuré que le pacte de sécurité AUKUS conclu entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni dans la zone indopacifique n’était « pas exclusif » et n’essayait « pas d’exclure qui que ce soit ».
Ces derniers mois, les relations bilatérales ont également fortement souffert des tensions sur les dossiers de la mise en oeuvre du Brexit, notamment dans la pêche, et du contrôle, jugé insuffisant par Londres, des migrants tentant de rejoindre l’Angleterre depuis les côtes du nord de la France.