« Là, on intervient en catastrophe avec les voisins, on élague nous-mêmes et les services communaux vont venir collecter les déchets », décrit dimanche un habitant qui ne souhaite pas donner son nom.
« On s’est décidé hier soir après avoir entendu que Météo France prévoyait un très gros cyclone », précise-t-il.
A Saint-Denis (nord), nombre de balcons d’appartements ainsi que les jardins ont été vidés de tout objet pouvant être emporté ou cassé et les commerçants ont retiré leurs enseignes amovibles, a constaté une correspondante de l’AFP.
Les chantiers du BTP sont eux déjà sécurisés: le secteur est en congés annuels, une tradition à cette période de l’année, en raison justement du risque cyclonique.
« Moi, je n’ai pas grand chose à mettre à l’abri puisque je vis en appartement, mais j’ai quand même rentré mes cactus à l’intérieur », témoigne pour sa part Sarah Ligdamis, une habitante de La Possession (nord-ouest) venue chercher des bougies dans l’une des rares stations-service encore ouvertes.
La population réunionnaise est appelée à se confiner dans un lieu sûr dimanche à partir de 20H00 (17H00 à Paris), heure du passage en alerte rouge cyclonique et à ne plus en bouger durant 36 heures, jusqu’à mardi matin.
Le préfet de ce département-région de quelque 870.000 habitants leur a demandé de préparer un « lieu où s’abriter » et de s’assurer de la « disponibilité » de leurs réserves.
– Vents potentiellement « dévastateurs » –
Les vents accompagnant Belal pourraient être « dévastateurs » dans la journée de lundi selon Météo France, qui parle d’un cyclone « qui pourrait marquer l’histoire » de La Réunion.
L’île n’a plus été frappée par un cyclone tropical intense depuis dix ans et le passage de Bejisa dans les premiers jours de 2014. Mais c’est Jenny, cyclone tropical « très intense » en 1962 que le préfet Jérôme Filippini cite comme point de comparaison.
Gérant de deux restaurants et d’une boîte de nuit à Saint-Denis, Olivier Blondet a préparé au pire ses trois établissements.
Il a fixé le canapé de sa terrasse aux rambardes, enlevé « tout ce qui est objet contondant », accroché ce qui pouvait l’être « avec des sangles ».
« On essaye de faire en sorte qu’il n’y ait absolument rien qui puisse décoller du sol et être projeté sur les baies vitrées ou sur les murs », explique-t-il sur BFMTV.
Peu avant 18H00 à La Réunion (15H00 à Paris), « on est dans une petite accalmie, en général pas hyper rassurante. Comme on a l’habitude de le dire, c’est un peu le calme avant la tempête », constate le restaurateur.
« On est tous un peu inquiets: il est rare d’avoir une intensité aussi forte, rare d’avoir une trajectoire qui passe très près des côtes, voire en plein sur La Réunion », ajoute-t-il.
Au port de pêche de La Possession, la houle est impressionnante en ce dimanche après-midi. Des dizaines de personnes sont présentes malgré l’interdiction émise par la commune, obligeant la gendarmerie à intervenir pour évacuer les curieux.
Conséquence de précipitations déjà soutenues ces dernières heures, plusieurs routes sont inondées, notamment dans l’ouest et le sud de l’île.
À Saint-Denis, une vingtaine de personnes sans domicile fixe ont été conduites dans un centre d’hébergement, à la suite de maraudes organisées par la commune.
Une opération d’évacuation a en outre été réalisée à Îlet Coco, un petit village de la commune de Saint-Benoît (est) situé en bord de rivière.