La Polynésie française bénéficie d’un statut d’autonomie unique dans la République. Le président du gouvernement polynésien, l’indépendantiste Moetai Brotherson, souhaite aller vers une pleine souveraineté de cette collectivité d’outre-mer de 280.000 habitants située à quelque 15.000 km de Paris.
A sa descente d’avion mercredi matin à Tahiti (mercredi soir à Paris), interrogé par la presse sur les relations entre l’État et la Polynésie française, le ministre de l’Intérieur s’est voulu rassurant dans l’approche du dialogue qui doit se nouer entre Paris et Papeete, tout en mettant en garde sur une demande d’indépendance qui ne serait pas préparée.
« Nous sommes respectueux des choix des Polynésiens et j’ai félicité le président Brotherson dès son élection », a-t-il rappelé.
« Nous allons (…) discuter développement économique car il y a encore beaucoup de travail à faire en la matière avant d’atteindre des projets politiques qui leur (les indépendantistes) sont propres. Quand je vois que l’on ne produit que 35% de ce que l’on consomme ici, il faut d’abord faire l’autonomie alimentaire, l’autonomie économique, agricole, plutôt que de penser à d’autres choses ».
M. Darmanin est en Polynésie française pour une visite jusqu’à samedi en compagnie de la ministre des Sports et des Jeux olympiques, Amélie Oudéa-Castéra et du ministre délégué à l’Outre-mer Philippe Vigier, alors que Tahiti s’apprête à accueillir les épreuves de surf des Jeux Olympiques 2024, sur la vague de Teahupo’o.
Interrogé par l’AFP sur ses relations avec l’État, Moetai Brotherson a parlé de « discussions respectueuses » avec la délégation ministérielle, tout en précisant que sa « volonté d’indépendance et d’autodétermination » était « intacte ».
« On a eu des discussions très franches là-dessus et ils savent très bien que leur interlocuteur est indépendantiste et ne va pas, demain matin en se réveillant, se transformer en autonomiste ou départementaliste », a-t-il conclu.