« Depuis le mois de décembre 2022, plus de 300 cadavres de petits cétacés, en grande majorité des dauphins communs protégés par la loi, ont été découverts sur les côtes françaises, plus particulièrement en Vendée et en Charente-Maritime », indique Allain Bougrain-Dubourg dans un courrier qu’il prévoit d’envoyer à Emmanuel Macron le 31 janvier.
« Les photos montrant des nageoires caudales coupées et des traces de filets apparentes ne laissent aucun doute sur l’origine de leur mort. Il est avéré que les dauphins sont victimes des bateaux de pêche. Cette situation dramatique est d’autant plus inadmissible qu’elle est évitable », estime le président de la LPO, réclamant de « suspendre dès maintenant et pour plusieurs semaines les pratiques de pêche responsables » des décès de ces cétacés, en demandant aux citoyens de cosigner cette lettre pour appuyer cette requête.
Le 16 janvier, l’observatoire Pelagis, qui depuis plus de 40 ans recense les échouages de cétacés sur la façade Atlantique, alertait déjà sur « un nouvel épisode de surmortalité de dauphins communs », faisant état de 282 échouages depuis le 1er décembre. Le gouvernement recensait lui 91 petits cétacés échoués entre le 1er et le 31 décembre.
Mardi, Pelagis a fait état de 127 dauphins communs échoués depuis le 1er janvier contre 73 sur l’ensemble du mois l’an dernier.
« La majorité (des dauphins échoués) présentait des traces de capture dans un engin de pêche et quelques-uns portaient des bagues (bracelets autour de la caudale avec un identifiant) (…) posées volontairement par les pêcheurs sur les carcasses avant d’être déclarées et rejetées en mer », indique Pelagis, alertant sur le fait que cette surmortalité est cette année « particulièrement précoce ».
Selon la LPO, les principaux engins de pêche responsables des captures de dauphins sont les chaluts pélagiques (filet remorqué en pleine eau, entre la surface et le fond) et les fileyeurs.
Le 16 janvier, l’ONG de défense des océans Sea Shepherd France avait annoncé vouloir déposer plainte contre X, dénonçant le manque de « mesures concrètes » de la part de l’Etat face à cette mortalité.