DCNS: une stratégie « essentiellement financière et de court terme » (syndicats)

« Les actionnaires portent une responsabilité importante dans les choix qui s’opèrent, tout en ponctionnant allègrement les caisses de l’entreprise », estiment les syndicats en déplorant « une accélération vers une stratégie essentiellement financière et de court terme ».

La CGT, la CFDT, Unsa et la CFE-CGC s’interrogent sur l’avenir du groupe qui pourrait se retrouver « sans chantiers sur sa base nationale » et indiquent « que ce serait une grave erreur d’imaginer que DCNS puisse être une entreprise sans usines ».

« On travaille de plus en plus en transfert de technologies, mais il reste encore deux établissements où l’on construit, Lorient et Cherbourg, l’un des navires, l’autre des sous-marins et deux établissements équipementiers », a expliqué à l’AFP Pascal Feuardent, délégué central CFDT.

Pour les syndicats, une partie des difficultés rencontrées sur les produits « sont dues à une politique industrielle qui repose sur un recours massif à l’externalisation des fabrications ».

Les syndicats estiment également que DCNS pourrait accentuer son effort d’investissement en R&D (recherche et développement) pour « garder une avance technologique ».

Et, « cela passe par une politique de soutien sur le long terme de la part des actionnaires, plutôt que sur une vision de rentabilité à court terme », insistent-ils.

Enfin, les syndicats affirment qu’il « n’est plus admissible que le fruit du travail du personnel ne se solde que par les remontées prioritaires de dividendes non indexés sur le résultat, sans que les salariés aient de justes retours sur leurs revenus ».

Ils rappellent que DCNS est « une entreprise rentable » et que « depuis son passage en société de droit privé (2003), plus d’un milliard d’euros de dividendes ont été versés aux actionnaires ».

Un porte-parole de la direction du groupe a réagi en indiquant à l’AFP que « l’action de DCNS s’inscrit dans une stratégie de développement industriel à long terme », qui s’est traduit notamment par une croissance de plus de 30% entre 2010 et 2013.

Il a ajouté que le nombre de sites industriels du groupe n’a pas varié depuis 2003.

Enfin, il a précisé que « le pourcentage de sous-traitance est relativement stable depuis plusieurs années » et devrait diminuer compte tenu des actions de réinternalisation compétitive que nous sommes en train de mener (montage coque, chaudronnerie, electromécanique). »

DCNS est un champion des exportations françaises dans le domaine de la défense et emploie quelque 13.000 salariés, répartis sur une dizaine de sites. Le groupe est détenu à 64% par l’Etat français et à 35% par le groupe d’électronique Thales.

cbn-jbo/bpi/pb

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