Il est mort à l’hôpital dans la nuit de jeudi à vendredi, a indiqué Michèle Berson qui travaillait avec lui depuis une quinzaine d’années.
« Jacques Rozier vient de nous quitter. Il était la liberté même, et il va terriblement nous manquer », a réagi la Cinémathèque française, qui lui a rendu hommage sur Twitter. « Des cinéastes de la Nouvelle Vague, Rozier est celui qui divague. Celui qui aime que tout aille de travers, pour mieux alimenter son sens très particulier de la dramaturgie (…).
Prix Jean Vigo 1986 pour « Maine Océan », prix René Clair 1997 pour l’ensemble de son oeuvre, Carrosse d’or 2002 à Cannes, Jacques Rozier a réalisé « Adieu Philippine » (1962), chronique de la jeunesse sur fond de guerre d’Algérie, « Du côté d’Orouët » (1973) et « Les naufragés de l’île de la tortue » (1976). Quatre films en plus d’un demi-siècle…
Il en a tourné deux autres, « Fifi martingale » (2001), jamais sorti en salles, et « Le perroquet parisien » (2007), resté inachevé.
Il a également tourné une vingtaine de courts-métrages, souvent remarqués, et travaillé pour la télévision.
« C’était un cinéaste indépendant, libre », a souligné Mme Berson, il travaillait « sans scénario préconçu à l’avance » et avait une capacité à « restituer le présent ».
En 2019, Jean-Luc Godard (décédé depuis) saluait lui aussi la trace laissée par Jacques Rozier dans le cinéma français: « quand Agnès Varda est morte, j’ai pensé: la vraie Nouvelle Vague, on n’est plus que deux. Moi et (…) Jacques Rozier qui a commencé un peu avant moi ».