« Pour la première fois depuis juillet 2020, douze cas de paludisme acquis localement ont été enregistrés à Mayotte: un en février, un en juin et dix en juillet 2025 », indique SpF dans son bulletin épidémiologique régional.
Au total, 66 cas de paludisme ont été recensés sur le petit archipel français de l’océan Indien, la majorité des cas importés venant des Comores voisines. Vingt-six personnes ont été hospitalisées et cinq ont été admises en réanimation. « Aucun décès n’a été enregistré », précise SpF.
« Ces cinq dernières années, nous n’avions recensé que des cas importés, en provenance majoritairement des Comores mais aussi de Madagascar et de pays d’Afrique continentale (…). Mais l’augmentation du nombre de cas importés a favorisé la prolifération de la maladie localement », a expliqué à l’AFP Youssouf Hassani, le délégué régional de Santé publique France.
« Ces chiffres montrent que le risque de réintroduction de la maladie est là. Il faut surtout faire attention à la flambée épidémique qui a lieu aux Comores », a-t-il ajouté, tout en refusant de parler de « reprise » de l’épidémie à Mayotte.
En 2024, 119 cas importés avaient été enregistrés à Mayotte, contre 38 en 2023.
L’incidence des cas autochtones de paludisme a régulièrement diminué à Mayotte depuis le début des années 2000, passant de près de 2.000 cas signalés en 2002 à seulement deux en 2020, puis aucun jusqu’à cette année. En 2014, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé Mayotte parmi « les territoires en phase d’élimination du paludisme ».
Le paludisme a également été quasi éradiqué aux Comores entre 2010 et 2016, mais ce pays dont l’île la plus proche (Anjouan) n’est distante que de 70 km de Mayotte affronte une résurgence de la maladie ces dernières années, même si le nombre de cas reste éloigné des 103.600 enregistrés en 2010.