A l’appel des dirigeants de la société Corsica Maritima, quelque 500 entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics, de l’hôtellerie-restauration, du tourisme, du commerce et de l’agriculture et des dizaines d’élus de toutes tendances et de toute la Corse ont dénoncé devant la préfecture de Corse le blocage depuis mardi du cargo roulier Stena Carrier.
Le cours Napoléon, principale artère du centre d’Ajaccio, a été fermé à la circulation de 10H00 à 13H30 par des camions, klaxon bloqué, des organisateurs du rassemblement surveillé par d’importants effectifs de CRS en tenue anti-émeute et qui s’est déroulé dans le calme.
« Il n’y a malheureusement aucune avancée dans le conflit », a déclaré le président de Corsica Maritima, François Padrona, à l’issue d’une réunion avec le préfet de Corse Christophe Mirmand.
Le tribunal de grande instance de Marseille a ordonné vendredi la levée du blocage du Stena Carrier, mais le cargo, qui bat pavillon danois, était toujours empêché d’entrer dans le port par des grévistes.
« Nos préoccupations ne sont pas prises en compte par les services de l’Etat qui nous promènent et la loi n’est pas respectée en France », a déploré M. Padrona, regrettant que « les voyous fassent la loi sur le port de Marseille ».
Il a souligné « ne pas connaître les raisons qui empêchent notre navire d’accoster » et annoncé que « nous allons entrer tout de même dans le port de Marseille pour briser ce blocage de la CGT qui vise à isoler la Corse. »
Le Stena Carrier est bloqué depuis mardi par des grévistes de l’ex Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) désormais propriété du groupe corse Rocca.
Corsica Maritima et l’armateur français Daniel Berrebi, qui opère dans le golfe du Mexique, ont fondé, après avoir échoué à racheter la SNCM, la compagnie Corsica Linea qui a armé le cargo bloqué à Marseille avec 40 remorques chargées de produits périssables et 20 remorques vides.