« Le groupe recherché doit se trouver sur la terre ferme, caché dans des grottes ou entré clandestinement dans la ville » de Nouadhibou (nord-ouest), a déclaré lors d’une conférence de presse le directeur régional de la police, Mohamed Abdallahi Ould Taleb.
« Soixante-quinze autres Sénégalais, dont deux femmes, ont été interceptés sur le chemin de la ville ou près de leur embarcation, qui s’est échouée sur les rivages mauritaniens après cinq jours en mer », a-t-il ajouté.
Partie du Sénégal, l’embarcation, qui tentait de rejoindre l’archipel des Canaries, a subi une panne de moteur au large du Maroc puis a été « emportée par la houle vers les eaux mauritaniennes, où elle a fini par s’échouer » lundi soir, a raconté lors de cette conférence de presse un jeune migrant sénégalais.
Selon le responsable de la police, plusieurs passagers étaient dans un état de « fatigue extrême » et ont reçu des soins, dans l’attente de leur rapatriement au Sénégal, prévu d’ici à jeudi.
Dimanche, les garde-côtes mauritaniens avaient déjà remorqué jusqu’à la capitale, Nouakchott, une embarcation, saisie avec 125 migrants à bord, tous de nationalité sénégalaise, tombée en panne de moteur dans les eaux mauritaniennes, a indiqué une source sécuritaire.
Au Sénégal même, 25 candidats à l’émigration, originaires du centre et de l’ouest du pays, ont été interpellés mardi alors qu’ils attendaient d’embarquer dans une maison d’un quartier populaire de la banlieue de Saint-Louis (nord-ouest), selon la police locale.
Les Canaries, à une centaine de kilomètres des côtes marocaines, avaient été au milieu des années 2000 l’une des principales routes de l’immigration clandestine vers l’Union européenne.
Les migrants africains ont ensuite davantage emprunté la route de la Méditerranée pour gagner l’Espagne ou l’Italie à bord d’embarcations de fortune.
Ces derniers temps, alors que les migrants font face à d’énormes difficultés lors de la traversée de la Libye, le nord du Sénégal connaît une « recrudescence du nombre de départs », organisés par des passeurs avec souvent la complicité de pêcheurs locaux, selon un officier de la police des frontières sénégalaise.