Dans le plus sérieux incident lié au différend concernant l’archipel des Senkaku, des îlots inhabités de mer de Chine orientale administrés par le Japon mais revendiqués par la Chine sous l’appellation de Diaoyu, Tokyo a affirmé plusieurs fois qu’une frégate chinoise avait verrouillé son radar de tir le 30 janvier sur un destroyer nippon dans les eaux internationales.
Pékin a toujours nié les accusations japonaises, accusant en retour Tokyo d’exagérer « la prétendue ‘menace chinoise' » et de vouloir « salir l’image de la Chine » dans l’opinion internationale.
Mais l’agence Kyodo a rapporté lundi que de hauts responsables militaires chinois non identifiés avaient confirmé que cet acte hostile avait bien eu lieu.
Les officiers, dont de très hauts gradés, ont expliqué qu’il s’agissait d' »une décision prise dans l’urgence » et non d’une action planifiée, et qu’elle avait été prise par le commandant de la frégate, indique Kyodo.
L’agence japonaise précise que ces déclarations ont été faites récemment, sans plus de précisions.
Les responsables chinois ont déclaré à Kyodo que le 30 janvier la frégate et le destroyer japonais étaient à trois kilomètres l’un de l’autre, dans les eaux internationales, à une distance comprise entre 110 et 130 kilomètres du nord des îlots.
Le commandant de la frégate a fait actionner le radar de tir, conformément aux règles d’engagement militaires chinoises, sans avoir demandé d’instructions au commandement de la flotte ou à l’état-major de la marine, selon Kyodo citant les officiers chinois.
On ignore si le commandant a été réprimandé, selon l’agence. Tokyo a également accusé une frégate chinoise d’avoir verrouillé son radar sur un hélicoptère japonais à la mi-janvier.
La Chine a une nouvelle fois démenti officiellement lundi les accusations japonaises.
« Les allégations japonaises sur des navires de la marine chinoise visant des navires et des aéronefs des Forces d’autodéfense japonaises (nom officiel de l’armée japonaise, ndlr) avec un radar de contrôle de tir ne correspondent pas aux faits », a déclaré lundi le ministère chinois de la Défense dans un communiqué faxé à l’AFP.
Un peu plus tard, la marine chinoise a déclaré, dans un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle Xinhua (Chine nouvelle), que les informations de presse étrangères sur cette affaire avaient été « concoctées dans une intention malveillante » et « fabriquées à partir de rien » pour tromper l’opinion internationale.