Plusieurs médias américains ont publié ces derniers jours des photos satellites montrant un des deux navires iraniens, le Makran, chargé d’une demi-douzaine de vedettes rapides similaires à celles utilisées dans le Golfe par les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, mais le Pentagone s’était refusé jusqu’ici à tout commentaire à ce sujet.
Selon des sources anonymes citées par Politico, le Makran et la frégate Sahand ont contourné l’Afrique et passé le cap de Bonne-Espérance avant de pénétrer dans l’Atlantique, une première pour des navires de guerre iraniens.
« Ces navires sont supposés transporter des armes pour remplir un contrat signé il y a un an entre l’Iran et le Venezuela », a déclaré l’influent sénateur démocrate Richard Blumenthal lors d’une audition du ministre de la Défense devant la commission des Forces armées du Sénat.
« Cela m’inquiète beaucoup », a-t-il ajouté, avant de demander au ministre s’il partageait son inquiétude.
« Je suis très préoccupé par la prolifération des armements, toutes sortes d’armements, dans notre région », a répondu M. Austin. « Je partage donc votre inquiétude ».
Alors que M. Blumenthal faisait état de la possibilité que le Venezuela ait passé commande à Téhéran de missiles de longue portée, le chef du Pentagone s’est abstenu de donner toute indication sur la nature de l’armement à bord des navires iraniens, ajoutant qu’il préférait donner des détails à huis clos.
Il a néanmoins précisé n’avoir discuté des mouvements des navires avec aucun dirigeant de la région.
Le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price a assuré pour sa part devant la presse que « s’il s’agit d’une tentative de transférer des armes » à « des alliés » de l’Iran, « nous sommes prêts à riposter ».
« Si l’Iran tentait de transférer des armes ou d’autres équipements illégaux, nous tiendrions l’Iran pour responsable, et nous ferions tout notre possible pour tenter de l’éviter avant même que cela se passe », a-t-il prévenu, sans fournir plus de précisions.
Il a aussi menacé de sanctions « tout acteur qui permettrait à l’Iran » d’opérer un tel transfert d’armes.
Ned Price a toutefois refusé de spéculer sur la destination ou les intentions de ces navires, mettant en avant, à ce stade, la liberté de navigation.
Une éventuelle livraison d’armement iranien au Venezuela serait une « provocation et comprise comme une menace à l’égard de nos partenaires » en Amérique du Sud, a prévenu un haut responsable américain cité mercredi par Politico.