Les plus vulnérables, menacées depuis déjà plusieurs décennies, sont parvenues à survivre dans les forêts en haute altitude où la végétation autochtone persiste et où les températures plus fraiches repoussent les moustiques porteurs de maladies comme le paludisme aviaire, a expliqué cette étude parue dans la revue scientifique américaine Plos One.
Mais la hausse des températures du globe pourrait modifier le climat de ces écosystèmes, et permettre aux moustiques de vivre à plus haute altitude.
Les écologistes et ornithologues ont utilisé une banque de données d’observations de ces oiseaux, des projections climatiques et des modélisations pour évaluer l’impact potentiel du réchauffement sur vingt espèces d’oiseaux des forêts hawaïennes.
Selon un scénario prévoyant une hausse modérée de la température et une propagation limitée des maladies par des moustiques, les scientifiques ont déterminé que dix espèces d’oiseaux, dont plusieurs sont déjà en danger d’extinction, pourraient perdre plus de 50% de leur habitat.
Pire: six d’entre elles risquent la disparition de 90%, voire davantage, de leur biotope pendant ce siècle.
La perte d’habitat sera toutefois moindre pour plusieurs espèces les plus répandues, ont précisé les chercheurs, tout en soulignant qu’ils devaient encore améliorer leurs données et leurs modèles pour affiner leurs projections.
Les oiseaux des forêts hawaïennes, tout comme les espèces rares ailleurs sur la planète, ont des contraintes strictes en matière d’habitat qui limitent la possibilité de l’étendre comme c’est le cas pour la plupart des animaux, ont-ils relevé.
« Aussi sombres que puissent paraître ces différents scénarios, cela ne signifie pas pour autant que ces espèces d’oiseaux soient condamnées à disparaitre », a estimé Lucas Fortini, écologiste à l’U.S. Geological Survey (USGS), l’Institut américain de géophysique.
« Nos résultats indiquent plutôt ce qui pourrait se produire si rien n’était fait pour empêcher les principaux facteurs responsables du déclin de ces espèces d’oiseaux », a-t-il expliqué.
Les scientifiques ont souligné que les efforts de conservation et de restauration des habitats continuaient d’être essentiels.
Cette étude pointe aussi la nécessité d’associer ces actions à de nouvelles approches pour combattre les maladies et la propagation des moustiques.