Perdus en mer à bord de leur embarcation pneumatique depuis cinq jours, ces migrants -originaire d’Afrique subsaharienne et d’Egypte- ont été repérés à une date non précisée par le navire caroline III envoyé par les gardes-côtes maltais, ont affirmé dans un communiqué ces ONG, parmi lesquelles le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).
Ce bateau a lui-même appelé les gardes-côtes italiens, français et maltais, « qui ont refusé d’accueillir ces rescapés prétextant que les ports les plus proches étaient en Tunisie », ont-elles précisé.
Les migrants, parmi lesquels huit femmes, ont finalement été pris en charge par le « Sarost 5 », un navire d’approvisionnement battant pavillon tunisien, qui patiente depuis lundi soir au large de Zarzis (sud de la Tunisie).
« L’entrée au port lui a été refusée par les autorités tunisiennes qui affirment qu’une décision définitive n’a pas encore été prise », ont indiqué les ONG.
La Tunisie doit « se conformer urgemment aux obligations qui leur incombent au regard » des conventions internationales, ont-elles plaidé.
Contactés par l’AFP, les autorités tunisiennes (Intérieur, Défense et Affaires étrangères) n’ont pas donné davantage d’informations.
Dans leur communiqué, les ONG tunisiennes ont aussi dénoncé l’attitude « des gouvernements italiens, maltais et français dans cette situation d’urgence ».
L’Italie du ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, chef de file de l’extrême droite, refuse systématiquement les arrivées de bateaux de migrants. L’île de Malte n’accepte en général que les migrants secourus dans ses eaux territoriales, ou les urgences médicales. Le mois dernier, la France a elle refusé d’accueillir le navire Aquarius, avec 650 migrants à bord, malgré la proximité de l’île de Corse.
« Tout renvoi du navire non dûment justifié revient à contrevenir au principe de non-refoulement des personnes à bord », ont rappelé mercredi les quatre ONG, en exprimant leur « refus que la Tunisie soit mise face au fait accompli des nouveaux choix européens d’externalisation de leurs frontières ».
La Tunisie fait partie des pays cités comme possible localisation des centres d’accueil de migrants ou des « plateformes de débarquement hors de l’Europe », décidés par les 28 pays membres de l’Union européenne lors d’un Conseil européen à Bruxelles.