Le pétrolier transporte 24 membres d’équipage et fait actuellement route vers la haute mer, a précisé le centre sur la piraterie du BMI, dont le siège est à Kuala Lumpur. Le Bureau n’a pas donné d’indications quant aux circonstances de l’attaque survenue mardi soir.
Un officier de marine a confirmé à l’AFP la prise de contrôle du navire. « Le bateau a été attaqué la nuit dernière sur les côtes du Nigeria. Nous essayons d’avoir plus de détails sur la capture mais tout est fait pour assurer la sécurité de l’équipage », a déclaré le porte-parole de la marine Kabir Aliyu.
« Nous avons informé les autorités nigérianes qui agissent », a indiqué à l’AFP Noel Choong, responsable du centre d’information sur la piraterie du BMI.
L’ensemble de l’équipage s’est enfermé dans une salle sécurisée, a-t-il précisé, se disant cependant « inquiet » quant à leur sort. Le responsable a souligné que deux membres d’équipage avaient été blessés lors du dernier incident de ce type, l’attaque d’un tanker grec le 28 août.
M. Choong a souligné que le mode opératoire de l’attaque du navire singapourien était identique à celui des deux précédentes attaques, ce qui pourrait laisser penser que les pirates font partie d’un même groupe.
« Ils prennent possession du navire pendant cinq jours environ, pillent les cabines de l’équipage et siphonnent le pétrole vers un autre bâtiment », a-t-il expliqué.
Il s’agit du troisième incident de ce type en un peu plus de deux semaines dans le golfe de Guinée, où les actes de piraterie ont connu une nette recrudescence au cours du premier semestre.
Le 28 août, un pétrolier grec transportant 24 membres d’équipage russes avait été saisi au large du Togo et le 19 août, des pirates avaient abordé un tanker britannique avec 18 membres d’équipage. Personne n’a été tué dans ces attaques.
Selon un rapport du BMI publié en juillet, l’augmentation des actes de piraterie dans le golfe de Guinée est due en partie à une meilleure comptabilisation des attaques.
Selon ce rapport, 32 attaques ont été signalées au large des côtes du Bénin, du Nigeria et du Togo entre janvier et juin, contre 25 en 2011. La plupart des raids impliquent « un niveau élevé de violence », avec des dizaines de prises d’otages, précise le rapport.
Après la Corne de l’Afrique, les côtes de l’Afrique de l’Ouest sont désormais identifiées comme un nouveau point chaud de la piraterie, où les tankers chargés de brut sont particulièrement visés.
Le Nigeria et le Bénin ont mis sur pied l’année dernière des patrouilles conjointes pour tenter de mettre fin à ces attaques.
Le Nigeria est le premier producteur de pétrole d’Afrique et de nombreux tankers chargés de brut croisent dans ses eaux, attirant des pirates qui souvent volent le brut pour l’écouler sur un très lucratif marché noir régional.