« Cette mission, entamée le 6 février et programmée jusqu’à mercredi, était prévue depuis près de 2 ans mais elle a été reportée à plusieurs reprises du fait du Covid et de problèmes techniques », a expliqué à l’AFP Franca Cibecchini, responsable du littoral corse au Département français des recherches archéologiques sous-marines (Drassm), basé à Marseille.
« Ce projet, baptisé Ocean One K 2022, s’inscrit dans la prolongation des recherches sous-marines robotisées initiées en 2016 par le Drassm en association avec le laboratoire de robotique de Stanford et l’université de Stanford, représentée par le professeur Oussama Khatib », a-t-elle détaillé.
Ces recherches, initiées par Michel L’Hour, ex-directeur du Drassm, visent à explorer « des sites bien au-delà des limites de la plongée humaine », a précisé l’archéologue.
Deux nouveaux robots sous-marins expérimentaux ont participé à cette mission. Dont l’Ocean One K, un robot humanoïde, « la star » des robots, qui doit être capable de « descendre jusqu’à presque 1.000 mètres »: « C’est pour ça qu’il s’appelle One K, pour One kilometer », a-t-elle expliqué.
Avec lui, le robot « Arthur », « conçu et construit en France et assemblé par le laboratoire d’informatique, de robotique et de microélectronique (LIRM) de Montpellier », est prévu « pour aller jusqu’à 2.500 mètres ».
Arthur, « plus petit robot du monde de sa catégorie », « a pris la mer pour la première fois avec cette mission », a précisé Franca Cibecchini, selon qui il représente « le futur de notre capacité à explorer les abysses ».
L’objectif de la mission a notamment été de tester « deux différentes mains » pour Ocean One K, « disposant chacune de cinq doigts, comme une main humaine », et ce sur deux épaves corses: l’Aleria 1, une épave antique qui git à plus de 330 mètres de profondeur, et le paquebot italien Francesco Crispi, coulé le 19 avril 1943 et gisant à 500 m de profondeur au large de Bastia.
Au large du Var, pour la plongée finale, « Arthur va accompagner Ocean One K sur une plongée à 1.000 mètres de profondeur », ce qui serait une première pour les deux robots, a expliqué l’archéologue, précisant que « les résultats de cette mission seront présentées au grand public dans les prochaines semaines ».