« Environ 150 personnes ont traversé la frontière jusqu’à présent cette année, des Syriens pour la plupart », a déclaré lundi à l’AFP Hans Møllebakken, chef de la police de Kirkenes, près du poste-frontière de Storskog, dans le Grand Nord à plus de 4.000 kilomètres à vol d’oiseau de Damas.
« Leur nombre a vraiment décollé cette année », a-t-il dit.
En 2014, seuls une douzaine de demandeurs d’asile avaient franchi ce passage septentrional qui fut, du temps de la Guerre froide, l’une des seules zones frontalières directes entre l’URSS et l’Otan. A cette latitude, les températures peuvent tomber à près de -15°C l’hiver.
Parmi les migrants syriens, « une partie vivait en Russie depuis des années et d’autres ont pris l’avion depuis le Moyen-Orient jusqu’à Moscou, puis voyagé jusqu’à Mourmansk (grande ville du Nord-Ouest de la Russie) pour finalement atteindre Kirkenes », a expliqué Hans Møllebakken.
Le passage de la frontière étant interdit aux piétons, certains migrants passent la frontière à vélo, « exploitant une faille dans la législation », a ajouté le policier.
La police de Kirkenes a saisi une vingtaine de bicyclettes. Elle a aussi infligé des amendes de jusqu’à 6.000 couronnes (près de 650 euros) à des Russes et des Norvégiens multirécidivistes ayant fait passer dans leurs véhicules et moyennant finances des demandeurs d’asile.
Ces derniers sont immédiatement transportés vers Oslo où leur demande est enregistrée pour être traitée.
Selon les autorités norvégiennes de l’immigration, un peu moins de 1.000 Syriens ont demandé l’asile dans le pays scandinave depuis le début de l’année.
Sur cette même période, plus de 300.000 migrants de diverses nationalités ont traversé la Méditerranée et plus de 2.500 personnes sont mortes en mer après avoir tenté de rallier l’Europe, selon un décompte publié vendredi par le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).