Le Canal de Panama est déclaré neutre et sa fermeture éventuelle aux embarcations russes aurait surtout une portée symbolique en raison du petit nombre de vaisseaux de cette nation qui transitent par la voie interocéanique de 77 km de long.
« S’il vous plaît, fermez (le Canal) aux navires de guerre russes, comme l’a fait la Turquie pour le Bosphore et les Dardanelles, ou la Suisse qui était un pays neutre et qui applique des sanctions », a supplié Lilia Cherniak, l’une des manifestantes.
Lilia Cherniak, une Ukrainienne résidente au Panama, a manifesté mercredi avec une cinquantaine de personnes sur le boulevard de front de mer de la capitale panaméenne, à quelques centaines de mètres de l’embouchure du Canal sur le Pacifique. Des Ukrainiens, mais aussi des Russes opposés à la guerre, participaient à ce rassemblement.
Les manifestants ont signé une lettre demandant au président panaméen Laurentino Cortizo de prendre des sanctions contre la Russie à l’instar de la Turquie, et de la Suisse qui a rompu spectaculairement avec sa tradition de neutralité en s’alignant sur l’Union Européenne pour adopter des sanctions contre Moscou.
« Nous exhortons le peuple panaméen ainsi que vous-même en votre qualité de chef de l’Etat, d’envisager la possibilité de fermer le passage par le Canal de Panama pour les navires commerciaux et militaires russes jusqu’à l’arrêt de la guerre et le retour des troupes d’invasion dans leur pays », proclame la lettre.
Le traité de rétrocession du Canal au Panama par les Etats-Unis signé en 1997 établit un statut neutre pour la voie interocéanique. En cas de conflit international, les embarcations militaires des pays en guerre peuvent passer par le Canal, mais séparément.
Environ 3,5% du commerce maritime mondial passe par le Canal de Panama mais les navires russes l’empruntent si peu que leur trafic n’apparaît pas dans les statistiques officielles de son administration.