« Deux bateaux ont quitté le port de La Canée (nord de l’île, ndlr) vers 15h30 (12h30 GMT) et un autre va partir de Paleochora (sud de l’île, ndlr) », a déclaré Loukas Stamelos, l’un des membres de l’initiative « Free Mediterranean ».
Cette flotille qui regroupe défenseurs de l’environnement, syndicalistes, deux maires de villages crétois ainsi qu’un député de gauche et des militants italiens entend s’approcher au plus près de l’endroit des eaux internationales méditerranéennes, tenu secret, où a débuté l’opération de « neutralisation » des armes chimiques.
Les garde-côtes grecs encadrent de près les bateaux des militants, a précisé à l’AFP M. Stamelos, qui prévoit également que l’approche du Cape Ray, navire américain où se déroule l’opération, ne sera pas aisée car le bateau est protégé selon lui par « une vingtaine » d’autres navires.
« Nous disons non à un crime environnemental », a déclaré à l’agence de presse grecque ANA, l’un des participants, Michalis Kritsotakis, membre du parti radical de gauche Syriza.
La Marine américaine a commencé début juillet cette opération inédite de « neutralisation » qui doit durer environ deux mois.
Les quelque 600 tonnes de produits chimiques avaient été transférés à bord du Cape Ray dans un port du Sud de l’Italie.
Les deux systèmes d’hydrolyse embarqués à bord du navire doivent permettre de « neutraliser » les agents chimiques les plus dangereux à plus de 99%, en réduisant la toxicité à des niveaux similaires à ceux habituels dans l’industrie.
Ils seront ensuite confiés à des sociétés de traitement spécialisées dans les déchets industriels, tout comme les autres agents chimiques syriens.
Le Pentagone a insisté sur le fait que l’opération ne présentait pas de risques pour l’environnement, et que les plus grandes précautions avaient été prises.
Malgré ces assurances, des actions de protestation ont eu lieu en Italie et en Grèce contre cette opération, dénoncée également par des ONG écologistes.