« Il y a plus d’un mois, la chancelière (Angela) Merkel a demandé au président (Vladimir) Poutine de permettre à des spécialistes allemands de se rendre dans la zone du détroit de Kertch et de voir comment se déroule le passage (…) Le président Poutine a immédiatement accepté », a déclaré le ministre russe.
Il a « également accepté » la présence de « spécialistes » français, a ajouté Sergueï Lavrov, qui s’exprimait au cours d’une conférence de presse commune avec son homologue allemand Heiko Maas.
Il a précisé que cet accord n’avait pour l’instant pas été suivi d’effet mais qu’il avait reçu vendredi du ministre allemand des propositions en ce sens qui devaient être signées par l’Ukraine, où devait se rendre vendredi soir M. Maas.
Le 25 novembre, la Russie a capturé, après avoir ouvert le feu, trois navires de guerre ukrainiens avec 24 marins à leur bord, déclenchant la pire confrontation avec Kiev depuis plusieurs années.
L’incident s’est produit au moment où les navires ukrainiens tentaient de passer de la mer Noire dans celle d’Azov via le détroit de Kertch, au large de la péninsule ukrainienne de Crimée annexée en 2014 par la Russie.
Actuellement, dans le détroit de Kertch, « le passage est libre. Toutes les parties le confirment », a dit le ministre allemand vendredi.
« On va bien sûr continuer à parler » de l’envoi d’observateurs français et allemands dans le détroit, a ajouté M. Maas. « Je pense que cela pourra être un sujet dans les prochaines semaines. Nous n’avons pas pris de décision aujourd’hui, mais nous restons disposés, avec la France, à jouer un rôle ».
Accusés par la Russie d’avoir illégalement pénétré dans les eaux territoriales russes, les marins ukrainiens capturés, dont au moins trois ont été blessés dans cet affrontement, ont été placés en détention provisoire en Crimée, puis transférés à Moscou.
Inculpés de passage illégal de la frontière, ils risquent jusqu’à six ans de prison, selon leur avocat.
« Les militaires ukrainiens détenus en Russie doivent être libérés », a déclaré à leur sujet M. Maas.
Le ministre allemand a ensuite gagné Kiev pour y rencontrer le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavlo Klimkin. « Nous accueillons bien sûr favorablement cette initiative », a déclaré M. Klimkin au cours d’une conférence de presse après leur entretien.
Mais, a-t-il ajouté, « il ne faut pas laisser à la Russie la possibilité de manipuler la surveillance » ni de l’utiliser pour « légitimer l’occupation de la Crimée ».