Taïwan, île de 23 millions d’habitants, fait l’objet d’une âpre rivalité entre le pouvoir chinois, qui revendique sa souveraineté sur ce territoire qu’il ne contrôle pas, et les Etats-Unis, son principal allié et fournisseur d’armes.
Au début du mois, la Chine avait organisé trois jours d’exercices militaires pour faire pression sur l’île, après une rencontre perçue comme une provocation par Pékin entre sa présidente Tsai Ing-wen et un haut responsable américain.
« Un avion de patrouille américain anti-sous-marin P-8A a survolé le détroit de Taïwan et fait l’objet (de la part des Etats-Unis) d’un battage médiatique », a indiqué Shi Yi, un porte-parole de l’armée chinoise, dans un communiqué publié par le Théâtre d’opérations Est.
L’armée chinoise a envoyé des « avions de chasse pour suivre de près et surveiller l’avion américain », a précisé le porte-parole, fustigeant des « actes de provocation » répétés des Etats-Unis dans le détroit de Taïwan qui « nuisent à la paix et à la stabilité ».
L’armée américaine a confirmé le survol au nom de « l’engagement des Etats-Unis en faveur d’une région indo-pacifique libre et ouverte ».
« Les Etats-Unis continueront de voler, naviguer et d’opérer partout ou le droit international le permet, y compris dans le détroit de Taïwan », a précisé dans un communiqué la 7e Flotte.
La partie la plus étroite du détroit entre les côtes chinoises et Taïwan fait environ 130 kilomètres.
La Chine voit avec mécontentement le rapprochement ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les Etats-Unis qui, malgré l’absence de relations officielles, fournissent à l’île un soutien militaire substantiel.
A la mi-avril déjà, le pouvoir chinois avait condamné le passage d’un navire de guerre américain dans le détroit de Taïwan, au nom selon Washington de « la liberté de navigation ».
Pékin considère Taïwan comme une province qu’il n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
A ce titre, le pouvoir chinois ne reconnaît pas le détroit de Taïwan comme faisant partie des eaux internationales.
La Chine, qui dit privilégier une réunification pacifique avec Taïwan, n’exclut toutefois pas un recours à la force pour y parvenir.