L’incident s’est déroulé dans le détroit d’Ormuz, un passage stratégique où transite le tiers du pétrole transporté par voie maritime dans le monde.
Lundi, le porte-parole du Pentagone John Kirby a affirmé que 13 vedettes d’attaque rapide des Gardiens de la Révolution s’étaient approchées à moins de 140 mètres de sept bateaux américains, avant que l’un des navires de l’US Navy ne tire 30 coups de semonce en deux salves pour les éloigner.
Dans un communiqué publié sur leur site Sepahnews, les Gardiens de la Révolution ont eux indiqué qu’ils menaient des patrouilles « dans les eaux territoriales » iraniennes lorsqu’ils « ont rencontré sept navires américains qui avaient des comportements non professionnels, comme le survol d’hélicoptère, le tir de signaux lumineux et des tirs (…) provocateurs ».
Alors que les navires iraniens « maintenaient la distance réglementaire », ils ont mis en garde les navires américains contre leur « comportement risqué », ont-ils ajouté.
Les forces maritimes des Gardiens « sont prêtes à répondre de manière décisive et courageuse à toute erreur de calcul » du côté américain, selon le communiqué.
Le porte-parole du Pentagone a estimé de son côté que les navires américains avaient le droit « à la légitime défense ».
Il s’agit du deuxième incident de ce type en deux semaines dans le Golfe.
Fin avril, trois navires iraniens d’attaque rapide s’étaient approchés à moins de 70 mètres de deux bateaux américains dans les eaux internationales du nord du Golfe, provoquant des coups de semonce, selon l’US Navy.
Ennemis de plus de 40 ans, l’Iran et les Etats-Unis se sont trouvés au bord de la guerre par deux fois depuis juin 2019 sur fond de tensions autour de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015.
Ce nouvel incident survient au moment où Téhéran négocie avec les grandes puissances encore parties à l’accord pour encadrer son programme nucléaire.
Cet accord est moribond depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis en mai 2018, suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre Téhéran, qui en retour s’est progressivement affranchi de ses engagements clés à partir de mai 2019.
Le processus pour faire revenir Washington dans l’accord et l’Iran à ses engagements a démarré début avril et les protagonistes rappellent régulièrement que la tâche est « compliquée » et les obstacles nombreux.
Les Etats-Unis et l’Iran n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980.