Ce passage, qui avait été initialement annoncé par Taipei, est intervenu au moment où les Etats-Unis, le Japon, la Corée du Sud et l’Australie ont lancé leurs manoeuvres « Pacific Vanguard » impliquant 3.000 marins près de l’île de Guam, dans le Pacifique.
L’US Navy a précisé que le destroyer USS Preble et le bateau de ravitaillement USNS Walter S. Diehl avaient emprunté le détroit dans le cadre d’une mission de routine « dans le respect du droit international ».
« Le passage des bateaux dans le détroit de Taïwan prouve l’engagement des Etats-Unis envers une région indo-pacifique libre et ouverte », a précisé la marine américaine.
Les deux bâtiments sont entrés mercredi dans le détroit par le sud-ouest, selon un communiqué du ministère taïwanais de la Défense.
L’US Navy conduit régulièrement des opérations dites de « liberté de navigation » dans le détroit séparant la Chine continentale de Taïwan, ce qui provoque toujours des réponses musclées de Pékin.
La Chine considère Taïwan comme une partie de son territoire. L’île est dirigée par un régime rival qui s’y était réfugié après la prise du pouvoir des communistes sur le continent en 1949, à l’issue de la guerre civile chinoise.
Taïwan dispose de ses propres drapeau et monnaie, mais n’est pas reconnu comme un Etat indépendant par l’ONU. Pékin menace de recourir à la force en cas de proclamation d’indépendance à Taipei ou d’intervention extérieure.
Dans ce contexte, Pékin considère le passage de navires étrangers dans le détroit comme une violation de sa souveraineté. Washington et de nombreuses capitales voient en revanche ce bras de mer comme faisant partie des eaux internationales et donc ouvert à tous.
Le transit d’une frégate française dans le détroit début avril avait ainsi donné lieu à un incident naval entre la France et la Chine, quand des navires chinois avaient « intimé l’ordre de partir » au navire français.
Des médias taïwanais rapportent que le passage de mercredi est le cinquième depuis le début de l’année.
Washington a rompu ses relations diplomatiques avec Taipei en 1979 pour reconnaître Pékin, mais reste l’allié le plus puissant de l’île et son fournisseur d’armes numéro un.