Le groupe italo-suisse, dont le siège se trouve à Genève, avait déjà placé des options sur ces bâtiments lors de la commande de deux autres navires en mars 2014, a rappelé Pierfrancesco Vago, président exécutif de MSC Croisières, lors de la traditionnelle « cérémonie des pièces » du premier paquebot en construction, le MSC Meraviglia, en présence du ministre de l’Économie, Emmanuel Macron.
Les deux nouveaux paquebots, longs de 331 mètres, soit 15 de plus que leurs frères aînés, offriront un total de 2.444 cabines et pourront accueillir 8.000 personnes. Il s’agit des plus gros paquebots du monde après ceux de la classe Oasis, comme le « Harmony of the seas », également construit à Saint-Nazaire et qui doit être livré en avril à une filiale de l’armateur américain Royal Caribbean Cruises Ltd (RCCL).
Ils seront livrés à MSC respectivement en novembre 2019 et en avril 2020, « ce qui anticipe de deux ans la livraison du dernier des quatre navires » par rapport au calendrier initial, a précisé M. Vago.
Au total, MSC investit 3 milliards d’euros pour ces quatre navires, et même 8 milliards si l’on compte le total des 12 bâtiments livrés ou commandés depuis 2003 par MSC. Chacun des deux nouveaux navires commandés représente 8 millions d’heures de travail, selon STX.
Avec ces nouvelles commandes, le chantier français a désormais huit paquebots à construire jusqu’en 2020. « Actuellement, 6.000 personnes travaillent sur le site », dont 2.500 salariés de STX, a précisé Laurent Castaing, directeur général de STX France.
Emmanuel Macron s’est félicité d’une commande qui se traduit par « 500 emplois directs chez STX et 1.500 emplois indirects chez ses sous-traitants ».
– Accords de compétitivité –
« Fin 2014, le groupe STX était à l’arrêt (…) Si nous avons pu repartir, c’est que les actionnaires ont investi, que les salariés ont été très courageux et responsables, en signant » des accords de compétitivité, s’est félicité le ministre, rappelant que l’État avait investi 12 millions d’euros pour permettre à STX de produire ce type de navire.
Comme en écho, la CFDT a estimé que cette commande illustrait « le bien-fondé » de sa signature de l’accord de « Pacte social de compétitivité » il y a près de deux ans. « Nous nous sommes engagés dans cette négociation pour améliorer notre compétitivité et ces navires, négociés âprement, en ont été le premier aboutissement », a souligné le syndicat.
FO, tout en saluant « une bonne nouvelle », a dénoncé au sein de STX « un contexte où la politique salariale 2016 demeure totalement insuffisante et où la sous-traitance à bas coûts se développe sans cesse ».
STX détient les deux tiers du capital de STX France et l’Etat un tiers. Alors que le groupe coréen cherche depuis 2014 à se défaire de sa participation, M. Macron s’est prononcé lundi pour la recherche de partenaires industriels « de long terme » en faveur des chantiers de Saint-Nazaire.
Le MSC Meraviglia sera baptisé le 1er juin 2017 au Havre. La « cérémonie des pièces » s’est faite sur l’un des éléments du navire, un bloc de 1.021 tonnes de la « rue » intérieure du futur paquebot, qui sera bordée de commerces. Des pièces d’or à l’effigie de la ville du Havre, de STX et de MSC ont été soudées dans une cage d’ascenseur. Elles seront donc visibles des passagers, une première selon STX.
asl-bar/LyS
STX OFFSHORE & SHIPBUILDING