A l’audience, le 25 octobre, deux viticulteurs avaient reproché à Marine Tondelier d’avoir insinué lors d’une visite dans l’Aude qu’ils avaient commis un incendie criminel.
Dans un contexte de tensions entre écologistes et viticulteurs, Mme Tondelier et la députée écologiste Sandrine Rousseau avaient été prises à partie le 12 juin 2023 par des vignerons audois en colère qui voulaient les empêcher d’accéder à un domaine viticole pour rencontrer des militants.
« Je suis venue dans l’Aude apporter mon soutien aux opposants au projet de golf de Fontiers-Cabardès (…) Quand je suis descendue de voiture, j’ai vu des tracteurs qui bloquaient et des choses prêtes à brûler (…) J’ai été insultée, traitée de +salope, va faire la soupe !+ », avait déclaré Mme Tondelier à l’audience.
« Sandrine Rousseau ne comprenait rien. Je lui ai dit : +Ils ne veulent pas nous laisser passer chez Robert, ils ont cramé sa grange+ », a-t-elle ajouté.
Cette déclaration et la publication sur son compte X d’une vidéo de l’altercation avaient amené les deux viticulteurs à porter plainte.
« On m’a même traité de pyromane », avait expliqué l’un des deux plaignants, qui « pense défendre une cause juste, celle de la viticulture audoise ». « Jamais je n’irai brûler la cave d’un vigneron », avait-il ajouté.
« Aucune intention diffamatoire » n’a été établie, a estimé le tribunal, prononçant la relaxe de Marine Tondelier, conformément à l’avis du procureur qui n’avait requis aucune peine à son encontre.
« Les propos de Marine Tondelier +Ils ont cramé la grange+, ne visaient pas de manière précise l’un des viticulteurs présents et n’avaient pas vocation à être rendus publics », a ajouté le tribunal, qui a en revanche condamné les viticulteurs à une amende civile de 150 euros chacun en raison du caractère abusif de la procédure engagée.