La CIJ, à La Haye, a toutefois donné raison sur un point à la Bolivie en acceptant de se saisir du dossier, malgré la demande du Chili qui affirmait que cette cour n’avait pas compétence pour juger le différend.
Cette décision, prise jeudi, « n’affecte en rien notre intégrité territoriale et dans ce sens, la Bolivie n’a rien gagné », a assuré la dirigeante socialiste, au palais présidentiel de la Moneda.
« La seule chose décidée jusqu’à présent, c’est que la Cour est un tribunal apte pour étudier la demande bolivienne, sans aucune évaluation (du fond) de cette demande », a-t-elle ajouté.
L’examen sur le fond n’est pas attendu avant plusieurs mois, sur ce conflit territorial soumis par la La Paz, qui réclame un accès à l’Océan Pacifique perdu à l’issue d’une guerre contre le Chili au XIXe siècle.
La Bolivie, pays andin et amazonien, l’un des plus pauvres d’Amérique du Sud, est enclavée depuis plus de 130 ans. Elle avait perdu 120.000 km2 de son territoire, dont une bande de 400 km de littoral, à l’issue de la Guerre du Pacifique (1879-1883) perdue, avec le Pérou, contre le Chili.
Après de nombreuses tentatives de négociations infructueuses avec Santiago, La Paz a finalement déposé en avril 2013 une plainte devant la CIJ, plus haut organe judiciaire des Nations unies.
La Bolivie veut que la CIJ ordonne au Chili de « négocier de bonne foi et de manière effective avec la Bolivie en vue de parvenir à un accord assurant à celle-ci un accès pleinement souverain à l’océan Pacifique », question sur laquelle la Cour a accepté de se pencher.
« Notre pays apporte des antécédents solides en matière de droit qui auraient dû mener à une conclusion contraire », a dit Mme Bachelet, insistant sur le fait que, selon elle, « la demande bolivienne ne repose sur aucun fondement, car elle confond le droit avec les aspirations et manipule complètement l’histoire entre le Chili et Bolivie ».
« Nous avons confiance dans nos arguments, dans le droit international et dans le fait que la raison est de notre côté », a-t-elle conclu.