« Pourquoi va-t-on négocier de manière bilatérale ? Ce sont eux (les Boliviens) qui ont choisi d’aller à La Haye », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Heraldo Muñoz à la presse à New York, où il accompagnait la présidente Michelle Bachelet pour l’assemblée générale des Nations unies.
Jeudi, la CIJ s’est déclarée compétente pour juger ce différend frontalier entre le Chili et la Bolivie, qui réclame un accès à l’Océan Pacifique perdu à l’issue d’une guerre contre le Chili au XIXe siècle.
Le président bolivien Evo Morales avait alors appelé au « dialogue » avec le pays voisin.
« Nous sommes un pays de paix, de dialogue, et c’est pour cela que je souhaite (…) inviter le gouvernement chilien à nous accompagner dans ce processus par la voie du dialogue », avait-il déclaré.
La Bolivie veut que la CIJ ordonne au Chili de « négocier de bonne foi et de manière effective avec la Bolivie en vue de parvenir à un accord assurant à celle-ci un accès pleinement souverain à l’océan Pacifique ».
Le Chili avait déposé une « exception préliminaire », rejetée donc jeudi, affirmant que la CIJ n’avait pas compétence pour juger le différend.
La CIJ a tranché jeudi, soulignant qu’il lui est demandé de déterminer si le Chili est obligé de négocier et non de déterminer une frontière garantissant un accès bolivien à l’océan.
La Bolivie, pays andin et amazonien, l’un des plus pauvres d’Amérique du Sud, est enclavée depuis plus de 130 ans. Elle avait été amputée de 120.000 km2 de son territoire, dont une bande de 400 km de littoral, à l’issue de la Guerre du Pacifique (1879-1883) perdue, avec le Pérou, contre le Chili.
Après de nombreuses tentatives de négociations infructueuses avec Santiago, La Paz a finalement déposé en avril 2013 une plainte devant la CIJ, plus haut organe judiciaire des Nations unies.