Ces deux pays d’Afrique de l’Est s’opposent depuis plusieurs années sur le tracé de leur frontière maritime dans l’océan Indien, avec en jeu une vaste zone de 100.000 km2 riche en poissons et en potentiels hydrocarbures.
Le gouvernement kényan a informé la semaine dernière la CIJ, principal organe judiciaire de l’ONU, qu’il ne participerait pas aux audiences, après le refus de la CIJ d’accorder un délai dans ce dossier.
En 2009, les deux pays étaient convenus de régler leur différend par des négociations bilatérales. Mais ces dernières n’ont pas abouti. La Somalie a saisi en 2014 la CIJ qui, malgré les contestations du Kenya, s’est déclarée compétente en février 2017.
« La cour regrette la décision du Kenya ne pas participer à l’audience », a déclaré la présidente de la CIJ, Joan Donoghue.
La cour maintient néanmoins son agenda et utilisera à la place des éléments écrits fournis par le Kenya, a-t-il ajouté.
« Nous sommes profondément préoccupés que le Kenya ait décidé de ne pas être présent à ces audiences », a déclaré le Premier ministre somalien, Mahdi Mohammed Gulaid, à l’ouverture des débats.
Selon lui, le Kenya « n’a pas de raison de se plaindre du traitement de la cour », après que la CIJ a accepté trois précédentes requêtes pour des délais, qui ont repoussé de 18 mois l’examen du dossier.
Dans sa lettre à la CIJ, le procureur général du Kenya, Kihara Kariuki, énumérait les raisons motivant cette décision.
Il avait ainsi expliqué que la pandémie de Covid-19 avait « entravé la capacité du Kenya à se préparer de manière adéquate ». Le pays faisait aussi valoir que la tenue d’une partie des audiences de manière virtuelle ne lui permettait pas de se défendre de manière optimale.
Ce différend frontalier envenime régulièrement les relations déjà tumultueuses entre les deux pays.
En décembre, la Somalie a annoncé rompre ses relations diplomatiques avec le Kenya. En février, ce dernier a rappelé son ambassadeur à Mogadiscio, accusant la Somalie d’avoir mis aux enchères des gisements pétrolifères et gaziers dans la zone contestée — ce que celle-ci dément.