La Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye (Pays-Bas) a annoncé mercredi qu’elle prononcerait le 12 juillet sa sentence finale dans une affaire où Manille conteste les revendications de souveraineté de Pékin en mer de Chine méridionale.
« En matière de question territoriale et de délimitation des espaces maritimes, la Chine n’accepte aucune méthode de résolution des conflits venant de tiers, ni aucun plan de résolution imposé » à Pékin, a indiqué mercredi soir dans un communiqué Hong Lei, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Pékin considère comme territoire national la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, y compris des eaux proches de pays voisins.
Les Philippines, le Vietnam, la Malaisie, Brunei ou Taïwan ont également des prétentions sur la zone — qui se chevauchent parfois.
Dans sa requête introduite en 2013, Manille demande à la CPA de déclarer que les revendications chinoises sont une violation de la Convention de l’ONU sur le droit de la mer (CNUDM), dont les deux pays sont signataires.
Ce cas d’arbitrage a été « établi sur la base de la conduite et du recours illégaux des Philippines » et la Cour d’arbitrage « n’a pas juridiction » dans cette affaire, a estimé le porte-parole chinois.
Pékin a plusieurs fois déclaré qu’un arbitrage ne pouvait être mené sans l’accord des deux parties concernées, et plaidé pour des discussions bilatérales directes.
Mais Manille a jugé jeudi que les deux pays seraient obligés de respecter la décision de la Cour.
« Malgré sa non-comparution, la Chine est et reste une des parties de l’arbitrage et est tenue, en vertu du droit international, de suivre la sentence rendue par le tribunal », a indiqué le ministère philippin des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Les Philippines estiment que l’Etat de droit impose un moyen juste et pacifique de résoudre des différends, et c’est pourquoi les Philippines respecteront scrupuleusement » la décision de la courn a-t-il ajouté.
Face à Manille, la Chine a organisé récemment une contre-offensive diplomatique, assurant avoir l’appui de dizaines de pays soutenant son point de vue.
Les tensions se sont aggravées ces dernières années à mesure que Pékin affirme ses prétentions de souveraineté, en construisant notamment des îles artificielles et en équipant certaines de pistes d’atterrissage.
Cette évolution a avivé les inquiétudes que la Chine n’utilise ces îles à des fins militaires et n’obtienne le contrôle maritime et aérien de cette région située sur des autoroutes de fret maritime réputées riches en hydrocarbures.
Les Etats-Unis, alliés des Philippines, affirment « ne pas prendre position » dans ces contentieux maritimes, mais ont cependant envoyé ces derniers mois des navires de guerre croiser à proximité d’îles contrôlées par Pékin, assurant y défendre la « liberté de navigation ».