« Aucun doute, nous l’avons abattu », a déclaré depuis la Maison Blanche le président américain, qui avait annoncé la veille la destruction de ce drone iranien par le navire amphibie américain USS Boxer.
« Il n’y a aucune question sur le fait qu’il s’agissait d’un drone iranien », a ajouté le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton.
Un responsable américain a indiqué sous couvert de l’anonymat que les Etats-Unis disposaient de « preuves claires » de la destruction du drone iranien, évoquant une possible vidéo, mais le Pentagone n’avait pas confirmé vendredi en milieu de journée l’existence d’images vidéo prouvant la destruction du drone.
La nature de « l’action défensive » entreprise par l’USS Boxer n’a pas été précisée, mais l’US Navy est équipée de brouilleurs puissants, capables d’intercepter à distance les communications entre un appareil ennemi et ceux qui le contrôlent, et de le mettre ainsi hors d’usage.
La neutralisation du drone sans usage de missile pourrait expliquer l’absence de vidéo américaine, explique-t-on au Pentagone.
Téhéran a catégoriquement démenti vendredi avoir perdu un de ses drones. « Allégations délirantes et sans fondement », a assuré le général de brigade et porte-parole des forces armées iraniennes Abdolfazl Shekarchi, cité par l’agence Tasnim.
« Tous les drones (…) sont biens rentrés à leur base » jeudi, a ajouté l’officier.
« J’ai peur que l’USS Boxer ait abattu un de leurs propres (drones) par erreur », a écrit pour sa part le ministre des Affaires étrangères adjoint iranien Abbas Araghchi sur Twitter.
Les Gardiens de la révolution, armée idéologique iranienne, ont publié des images réfutant d’après eux les affirmations américaines selon lesquelles le Boxer a abattu un drone iranien.
La vidéo de sept minutes montre des images apparemment tournées à partir d’un drone volant à haute altitude et zoomant sur un convoi de cinq navires présenté comme celui du Boxer en train de passer le détroit d’Ormuz vers le Golfe jeudi.
Dans la partie supérieure de l’image sont incrustées la date et l’heure, ainsi que des coordonnées géographiques. Selon ces informations, la séquence, coupée, a été tournée entre 05h44 et 07h22 GMT (10h14 et 11h52 heure locale).
– « Confisqué » –
Alors que Washington cherche à former une coalition internationale pour escorter les navires de commerce dans le Golfe, les Gardiens de la révolution ont annoncé vendredi avoir « confisqué » un pétrolier britannique, le Stena Impero, dans le détroit d’Ormuz.
Le bâtiment a été arraisonné par la force navale des Gardiens pour « non respect du code maritime international », « à la demande de l’autorité portuaire et maritime de la province de l’Hormozgan », indique un communiqué sur Sepah News, le site internet des Gardiens de la révolution.
Le guide suprême iranien Ali Khamenei avait annoncé plus tôt que son pays répondrait « au moment et à l’endroit opportuns » à l’interception le 4 juillet du superpétrolier iranien Grace One par les autorités britanniques au large de Gibraltar.
La Cour suprême de Gibraltar a décidé vendredi de prolonger pour 30 jours l’immobilisation de ce navire. Gibraltar soupçonne que le Grace One avait l’intention de livrer du pétrole brut à la Syrie, en violation des sanctions européennes contre Damas, ce que nie Téhéran.
La région du Golfe et du détroit d’Ormuz, par où transite le tiers du pétrole acheminé par voie maritime sur la planète, est depuis plus de deux mois au coeur de vives tensions géopolitiques, sur fond de bras de fer entre l’Iran et les Etats-Unis, qui y ont renforcé leur déploiement militaire.
Donald Trump et son homologue français Emmanuel Macron ont évoqué vendredi par téléphone « les efforts en cours pour s’assurer que l’Iran n’obtienne pas l’arme nucléaire », a indiqué la Maison Blanche dans un bref compte-rendu de l’échange.
Washington a accusé l’Iran d’une série d’actes de sabotage ou d’attaques ayant visé depuis mai six navires de part et d’autre du détroit d’Ormuz, dans le Golfe ou en mer d’Oman. Ce que Téhéran nie.
La tension entre les deux pays avait atteint un pic le 20 juin lorsque l’Iran avait abattu un drone américain qui, selon Téhéran, avait violé son espace aérien.
M. Trump avait alors affirmé avoir annulé à la dernière minute des frappes de représailles le lendemain.