Le président de cet Etat de 130.000 habitants, qui s’étend sur plusieurs archipels du Pacifique, a remporté près de 83% des suffrages dans sa circonscription, affirme jeudi le ministère de la Culture et des Affaires intérieures sur son site.
Ce résultat place le dirigeant de 63 ans en bonne position pour conserver la tête de l’Etat, décrochée en 2016, à l’occasion d’une autre élection qui se déroulera ultérieurement dans le courant de l’année. Le président sera élu parmi un panel de candidats choisis par les législateurs, lors d’un processus qui démarrera avec la réunion du nouveau Parlement le 13 septembre et peut durer des mois.
Le scrutin de mercredi était en partie perçu comme un référendum sur les liens avec la Chine: depuis son arrivée au pouvoir, M. Maamau s’est considérablement rapproché de Pékin, rompant notamment en 2019 avec Taïwan, en espérant que cela contribuerait à améliorer l’économie du pays.
L’ambassadeur de Chine aux Kiribati, Zhou Limin, lui avait d’ailleurs envoyé un chaleureux message à la veille du scrutin, louant ses « accomplissements historiques ».
Le chef de l’opposition, Tessie Lambourne, a également été élu, avec plus de 50% des voix, s’évitant ainsi un second tour.
Malgré l’embellie économique, beaucoup d’habitants se plaignent de l’inflation, qui a dépassé 9% l’an dernier, et certains dénoncent une dérive autoritaire du président.
En 2022, M. Maamau était entré en conflit ouvert avec la justice, suspendant deux juges de la Cour suprême, dont l’un, époux d’une dirigeante de l’opposition et né en Australie, a été expulsé du pays en 2024.
M. Maamau a également signé un pacte de sécurité secret avec Pékin en vertu duquel des policiers chinois en uniforme ont été déployés dans la capitale, Tarawa, officiellement pour former leurs collègues locaux.
Les Kiribati, dont l’altitude moyenne est d’à peine deux mètres, sont par ailleurs menacées de submersion en raison du changement climatique.
La montée du niveau de l’océan se traduit déjà par de gros problèmes d’approvisionnement en eau potable, notamment dans la capitale surpeuplée où vivent près de la moitié des habitants du pays, et où la densité de population est comparable à celle de Tokyo.