Ce mouvement a suivi le cri de colère jeudi du président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, face aux réticences exprimées par un représentant du préfet de Corse sur un dispositif permettant à la Chambre de commerce de continuer à gérer les aéroports et ports de l’île.
« C’est une déclaration de guerre » de l’Etat, a considéré Gilles Simeoni en ajoutant qu' »il n’y aura pas de groupes internationaux qui gèreront les ports et les aéroports de Corse ».
Quelques heures après, les syndicats de la chambre de commerce initiaient un mouvement de grève qui bloquait instantanément les six ports et quatre aéroports de l’île et les centaines de voyageurs qui y transitaient.
« Tous les ports et aéroports de Haute-Corse sont toujours bloqués ce matin », a indiqué à l’AFP la préfecture de Haute-Corse vendredi matin.
Néanmoins, les trois vols prévus pour assurer la « continuité territoriale », à savoir les vols Air Corsica Bastia-Marseille, Bastia-Nice et Bastia-Paris ont décollé vendredi matin, a précisé la préfecture. Les deux vols de cette continuité territoriale au départ de Calvi ont également décollé.
Du côté des ports, à Bastia, deux bateaux étaient à quai et trois autres en mer en attente d’accoster, a également indiqué la préfecture de Haute-Corse.
Quelque 130 personnes ont été hébergées dans un gymnase cette nuit, a également dit la préfecture qui a ouvert une cellule de crise pour gérer la situation.
En Corse-du-Sud, la situation était similaire, aucun déblocage de ports et aéroports n’était signalé, a indiqué à l’AFP une source sécuritaire.
Deux bateaux étaient à quai à Ajaccio et un bateau de la Corsica Linea était dans le golfe d’Ajaccio sans pouvoir accoster, a constaté l’AFP.
Ce conflit vise à contraindre l’Etat à permettre la création d’ici au 1er janvier 2025 de deux syndicats mixtes ouverts (SMO) portuaire et aéroportuaire afin qu’ils confient en concession à la CCI insulaire la gestion des ports et aéroports, comme c’est le cas aujourd’hui.
Il n’y a « aucune velléité de la part de l’Etat » de confier à des groupes privés la gestion des ports et aéroports insulaires, avait assuré jeudi à l’AFP le préfet de Corse. Mais une gestion par SMO devrait avoir lieu en « régie directe » pour éviter « le risque juridique » d’une gestion en « subdélégation à la Chambre de commerce », déjà membre du SMO.