La réorganisation du groupe aura pour « conséquence malheureuse mais inévitable des licenciements », a préciser l’entreprise, sans donner de chiffre sur ses quelque 1.500 salariés.
Après s’être vue refuser en juillet une garantie gouvernementale de prêts bancaires de 200 millions de livres, l’entreprise est « dans une situation financière difficile », a-t-elle reconnu dans un communiqué.
Le groupe a obtenu un financement de 25 millions de dollars (18,9 millions de livres) auprès du groupe américain Riverstone Credit Management, mais celui-ci est insuffisant.
Le conseil d’administration dit vouloir se focaliser désormais sur son coeur de métier, c’est-à-dire essentiellement ses quatre chantiers navals, estimant qu’il « existe une voie crédible » pour redresser l’entreprise, notamment grâce à un contrat portant sur trois navires de soutien pour la marine britannique.
Son activité de ferries dans les îles Scilly (sud-ouest de l’Angleterre), ses branches américaine ou australienne, notamment, sont quant à elles jugées « non essentielles » et « sont en cours de liquidation accélérée ou de vente ». Des administrateurs judiciaires devraient être nommés cette semaine.
En parallèle, la banque d’affaires Rothschild & co a été chargée d’évaluer les options stratégiques du groupe et cela pourrait se traduire par la vente de tout ou partie des chantiers navals, précise le communiqué.
Créé en 1861, véritable institution en Irlande du Nord, le chantier naval avait notamment bâti le tristement célèbre paquebot Titanic, qui avait fait naufrage en avril 1912 au large de Terre-Neuve.
Il avait aussi construit d’autres grands navires de croisière, de nombreux vaisseaux militaires pendant la Seconde Guerre mondiale ou encore le Myrina tanker, premier superpétrolier construit au Royaume-Uni.
Harland and Wolff avait été sauvé de la faillite fin 2019 grâce à un rachat pour 6 millions de livres par la société d’infrastructures énergétiques britannique Infrastrata, qui a depuis pris le nom de sa filiale.
Le groupe a vu son titre suspendu à la Bourse de Londres début juillet après avoir échoué à publier son rapport annuel à temps. Le titre est resté suspendu depuis.
Le groupe avait aussi annoncé en juillet la mise en retrait « avec effet immédiat » de son directeur général John Wood.
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