En difficulté, le chantier naval du Titanic liquide ses activités secondaires

Londres, 16 sept 2024 (AFP) – Harland and Wolff, qui possède le chantier naval de Belfast, connu pour avoir construit le Titanic, a annoncé lundi la liquidation de ses activités non-essentielles et pourrait être contraint de vendre son activité principale en raison de ses difficultés financières.

La réorganisation du groupe aura pour « conséquence malheureuse mais inévitable des licenciements », a préciser l’entreprise, sans donner de chiffre sur ses quelque 1.500 salariés.

Après s’être vue refuser en juillet une garantie gouvernementale de prêts bancaires de 200 millions de livres, l’entreprise est « dans une situation financière difficile », a-t-elle reconnu dans un communiqué.

Le groupe a obtenu un financement de 25 millions de dollars (18,9 millions de livres) auprès du groupe américain Riverstone Credit Management, mais celui-ci est insuffisant.

Le conseil d’administration dit vouloir se focaliser désormais sur son coeur de métier, c’est-à-dire essentiellement ses quatre chantiers navals, estimant qu’il « existe une voie crédible » pour redresser l’entreprise, notamment grâce à un contrat portant sur trois navires de soutien pour la marine britannique.

Son activité de ferries dans les îles Scilly (sud-ouest de l’Angleterre), ses branches américaine ou australienne, notamment, sont quant à elles jugées « non essentielles » et « sont en cours de liquidation accélérée ou de vente ». Des administrateurs judiciaires devraient être nommés cette semaine.

En parallèle, la banque d’affaires Rothschild & co a été chargée d’évaluer les options stratégiques du groupe et cela pourrait se traduire par la vente de tout ou partie des chantiers navals, précise le communiqué.

Créé en 1861, véritable institution en Irlande du Nord, le chantier naval avait notamment bâti le tristement célèbre paquebot Titanic, qui avait fait naufrage en avril 1912 au large de Terre-Neuve.

Il avait aussi construit d’autres grands navires de croisière, de nombreux vaisseaux militaires pendant la Seconde Guerre mondiale ou encore le Myrina tanker, premier superpétrolier construit au Royaume-Uni.

Harland and Wolff avait été sauvé de la faillite fin 2019 grâce à un rachat pour 6 millions de livres par la société d’infrastructures énergétiques britannique Infrastrata, qui a depuis pris le nom de sa filiale.

Le groupe a vu son titre suspendu à la Bourse de Londres début juillet après avoir échoué à publier son rapport annuel à temps. Le titre est resté suspendu depuis.

Le groupe avait aussi annoncé en juillet la mise en retrait « avec effet immédiat » de son directeur général John Wood.

ode/zap/abx

ROTHSCHILD & CO

LONDON STOCK EXCHANGE GROUP PLC

Voir les autres articles de la catégorie

ACTUALITÉS

Le Bénin et la mer

Découvrez GRATUITEMENT le numéro spécial consacré par Marine & Océans au Bénin et la mer

N° 282 en lecture gratuite

Marine & Océans vous offre exceptionnellement le numéro 282 consacré à la mission Jeanne d’Arc 2024 :
  • Une immersion dans la phase opérationnelle de la formation des officiers-élèves de l’École navale,
  • La découverte des principales escales du PHA Tonnerre et de la frégate Guépratte aux Amériques… et de leurs enjeux.
Accédez gratuitement à la version augmentée du numéro 282 réalisé en partenariat avec le Centre d’études stratégiques de la Marine et lÉcole navale

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.